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Bouira Une journée d’étude pour sa promotion tenue avant-hier : l’investissement en débat

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La wilaya de Bouira, de par sa position géographique, est considérée comme un « carrefour » important, si ce n’est stratégique notamment en matière d’investissement et de création de parcs et autres zones industrielles.

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Cependant, ce « capital » n’est pas fructifié et encore moins mis en valeur aussi bien par les autorités publiques que par les investisseurs. C’est dans le but de palier à cette situation, que les pouvoirs publics ont organisé avant-hier jeudi, au niveau de la Maison de la culture Ali Zaamoum de Bouira, une journée sur la promotion de l’investissement dans la wilaya de Bouira. Cet évènement, co-parrainé par la Chambre de commerce et de l’industrie ainsi que la direction de l’industrie et des PME/PMI, a été l’occasion pour les uns et les autres (Etat- investisseurs) d’aplanir certaines divergences afin de repartir sur de bonnes bases. Lors de cette rencontre, les investisseurs n’ont pas manqué d’interpeller les autorités sur l’état « d’abandon » dans lequel se trouvent la plupart des zones d’activités de la wilaya. « On est livré à nous-mêmes ! Ni raccordement au réseau AEP, ni viabilisation, ni éclairage public ! Comment voudriez-vous qu’on soit productifs et conscientiels dans de pareilles conditions ? », lancera du fond de la salle, un investisseur au niveau de la zone d’activité d’Aomar. Cet avis est partagé par tant d’autres investisseurs, qui ont interpellé les autorités sur leurs situations qu’ils considèrent comme « catastrophiques ». Et pour cause, sur les six zones d’activités installées à Bouira, lesquelles abritent plus de 270 projets, aucune d’elle ne bénéficie d’un aménagement digne de ce nom. Aussi bien à Bechloul qu’à Sour El-Ghozlane ou encore à Lakhdaria, ces périmètres sont quasiment à l’abandon. Le visiteur ne perçoit aucune activité digne de ce nom. Juste des hangars par ci par là quelques murs de clôture, des bornages et quelques mètres cubes de gravats et autres bouts de ferrailles disséminés aux alentours. Pour le reste, à savoir des usines qui tournent à plein régime et des ouvriers qui travaillent comme des forcenés, ça serait plutôt : circulez, il n’y a rien à voir. À cela, le wali de Bouira a rétorqué que certes il existe certaines carences que les pouvoirs publics sont en passe de rattraper, cependant, le chef de l’exécutif de la wilaya a mis l’accent sur « la nécessité » que les investisseurs doivent se prendre en charge. « L’État ne peut indéfiniment voler au secours des investisseurs. On octroie les assiettes foncières et on se charge des commodités nécessaires, pour le reste c’est à vous (investisseurs) de vous prendre en charge et d’assurer une autogestion », lancera le wali. Concernant la zone industrielle de Sidi Khaled, sise dans la commune d’Oued El Bardi, laquelle s’étend sur plus de 415 hectares, extension incluse, le constat des autorités est sans appel : Elle traîne en longueur. Ainsi et selon les chiffres de la direction de l’industrie, sur les 69 projets d’investissements implantés au niveau de cette zone, seulement 14 projets sont en activité 34 projets en cours de réalisation, 10 en cours de lancement, 11 sont à l’arrêt et pas moins d’une douzaine de retraits d’assiettes pour non-respect des engagements. Ce constat peu reluisant, il faut bien le reconnaître, interpelle à plus d’un titre et renseigne sur le « manque de sérieux » de certains entrepreneurs. « Certains d’entre vous se plaignent alors que leurs projets n’avancent pas. Si au niveau des zones d’activités, je l’admets volontiers il y a certaines carences au niveau de la zone industrielle. L’État a mis le paquet et n’a lésiné sur aucune dépense afin de vous offrir un cadre d’activité des plus agréables », dira M. Maâskri d’un ton agacé et d’ajouter : « Mais j’ai le regret de vous dire que certains d’entre vous n’ont pas tenu leurs engagements et font montre d’une évidente légèreté dans la réalisation de leurs projets. Il est grand temps pour vous de vous ressaisir et de vous mettre au travail ». Pour rappel, les autorités locales à leur tête le wali de Bouira, et ce, à sa décharge, a carrément fait de la réalisation de cette zone industrielle l’une de ses priorités, en se déplaçant au moins deux fois par mois sur site. Mais hélas, à chaque visite, c’est le même scénario qui se répète, à savoir retards, mises en demeure, sanctions puis retraits de terrains. Enfin, il y a lieu de noter que lors de cette rencontre, huit actes de concession ont été remis à leurs propriétaires.

R. B.

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