«Nous sommes pris en otages par nos élus !»

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La situation de blocage qui prévaut depuis près de trois ans à l’APC de Bir Ghbalou, à une trentaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, exaspère au plus haut point les citoyens de cette municipalité, l’une des plus déshéritées de la wilaya.

C’est dans le but de crier leur ras-le bol vis-à-vis de cette situation qualifiée de «grotesque», que plusieurs dizaine de citoyens ont fermé le siège de leur APC et demandent ouvertement le départ de l’actuel P/APC, accusé par la population «d’entretenir leur municipalité dans la précarité». En effet, plus d’une centaine de manifestants en colère ont cadenassé dans la matinée d’hier, le siège de leur mairie pour dénoncer le manque de développement et les nombreux problèmes rencontrés au quotidien. «Nous sommes pris en otage par nos élus ! On exige le départ de toute l’assemblée, à sa tête le P/APC qui n’a rien fait pour notre commune», scandent les protestataires. D’autres disent : «En tant que citoyens responsables et soucieux de la bonne marche des affaires de la collectivité nous ne resterons pas les bras croisés devant cette impasse qui pénalise la population. Nous allons réagir et crier notre ras-le-bol de ce diktat des élus», nous dit un membre de la société civile. Et d’ajouter : «Les pouvoirs publics sont tenus de prendre leurs responsabilités dans le sens d’œuvrer au dénouement de la crise qui n’a que trop duré». Pour rappel, deux mois après son élection, l’assemblée populaire de cette municipalité a, pour ainsi dire, volé en éclat. Pourquoi ? De fortes dissensions au sein de cette APC ont irrémédiablement conduit à son blocage. D’un côté le président de l’APC, d’obédience PRA, officiellement installé à la tête de l’exécutif communal, et de l’autre, les membres de l’assemblée, élus sur les listes du RND, du FLN et des indépendants. Tout ce beau monde n’arrive toujours pas à cohabiter et faire avancer leur commune. Cette situation, de l’avis de beaucoup de citoyens de cette municipalité pénalise la population qui se trouve prise en otage et compromet l’avenir de la commune. Après avoir accompli son devoir électoral, il y a de cela près de trois années, la population se retrouve encore abandonnée à son sort par les élus. S’agissant des doléances de manifestants, ces derniers réclament l’inscription de nouveaux projets pour le développement de leur commune ainsi que des postes d’emploi dans la nouvelle centrale électrique de Bir Ghbalou. Les protestataires demandent aussi l’inscription de nouveaux projets de logements sociaux ainsi que l’extension du réseau du gaz de ville vers l’ensemble des villages de la municipalité notamment au village Draâ Aïcha, proche du chef-lieu de wilaya. En l’absence d’un consensus, la commune de Bir Ghbalou demeure dans une situation de blocage qui ne dit pas son nom. Les protestataires assurent que leur «sursaut» n’est pas éphémère et que leurs actions vont aller crescendo, jusqu’à ce que la situation se débloque. À cet effet, ils interpellent le premier magistrat de la wilaya pour mettre un terme à cette «mascarade» qui n’a que trop duré.

Ramdane B

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