«Les laiteries nous volent !»

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Le sort du mouvement initié par les éleveurs et producteurs de lait cru de la wilaya de Tizi-Ouzou sera scellé le 05 juillet prochain, date à laquelle ils tiendront une assemblée générale dans la localité de Fréha, à 20 km à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, où ils décideront des suites à lui donner, nous a indiqué M. Rabah Ouguemat, président de la fédération locale des éleveurs bovins «viande et lait» de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Nous avons suspendu notre grève le 17 juin dernier suite aux promesses que nous avons reçues de la part des pouvoirs public, allant dans le sens de l’augmentation du prix du litre de lait cru. Nous leur avons fixé un ultimatum et une fois le délai de 15 jours passé c’est en assemblée générale que se décidera la suite à donner à notre mouvement», nous expliquera M. Ouguemate. Le fond du problème, selon notre interlocuteur, réside dans le risque de voir les éleveurs vendre leurs bêtes pour aller investir ailleurs dans des secteurs plus porteurs, ce qui signera à coup sûr le déclin de la profession. «Les laiteries nous volent !», tonnera-t-il, ajoutant : «Le prix du litre de lait cru de vache est le même depuis 2007. Il est à 34 DA en plus des 12 DA de subvention de l’Etat. C’est trop insuffisant quand en pense à ce que dépense l’éleveur en aliment, soin et autres besoins des bêtes». M. Ouguemat nous apportera une étude des plus sérieuses, réalisée par un éleveur producteur de lait qui après calcul arrivera à la conclusion que le litre de lait cru de vache doit se vendre à 73,25 DA le litre pour que les éleveurs puissent rentabiliser leur production. Il tiendra à préciser au passage que «pas moins de 3 500 éleveurs des 65 communes que nous avons structurés adhèrent à notre mouvement de protestation. Les deux communes restantes nous allons les structurer incessamment. Quant aux éleveurs producteurs qui sont contre la grève, ils ne sont que 02%». M Ouguemat reviendra sur le succès de la dernière action de protestation qu’ils ont initiée à Taharacht, dans la wilaya de Béjaïa, qui a consisté en la fermeture de deux grandes unités de transformation : les laiteries Soummam et Danone Djurdjura. En ce qui concerne la seconde action, qui devait suivre celle de Tararacht, il nous confiera : «Le 17 juin, alors que nous nous apprêtions à fermer l’autoroute Est-ouest de Batna à Relizan, nous avons été contactés d’Alger par le PDG de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), M. Fethi Messar, qui nous a appelés à une réunion. Nous y avons répondu favorablement après concertation. Le principe d’augmentation du prix du litre de lait cru de vache a été retenu, suite à cela nous leur avons donné un délai de15 jours pour concrétiser ce dont nous avons discuté. Et si rien n’est fait, nous allons reprendre les hostilités». Les éleveurs producteurs de lait ont également tenu une réunion avec le ministre de l’Agriculture et du développement rural, M. Abdelkader Kadi, le 1er juin dernier. Ils lui ont fait part de leurs difficultés et le ministre s’est engagé «à une prise en charge efficace et durable de notre demande dans les meilleurs délais», soulignera M. Ouguemat.

Taous.C

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