Entre le zist et le zest

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La rentrée sociale dans la wilaya de Tizi-Ouzou s’annonce sous le signe d’une nouvelle démarche en matière de développement local qui priorisera certains secteurs qui ont un lien direct avec l’amélioration du cadre de vie de ses habitants, et dont les grandes lignes ont été annoncées par le nouveau wali Brahim Merad, qui a officiellement pris ses fonctions à la tête de la wilaya le 30 juillet dernier. Si les nouvelles orientations en matière de gestion des finances publiques, prises par le gouvernement pour gérer le recul du prix du pétrole, préconisent entre autre, rationalisation budgétaire oblige, la mise en veilleuse de tous les grands projets non lancés, il n’en demeure pas moins que les projets structurants lancés seront menés à terme et que les secteurs stratégiques continueront à connaître l’inscription d’opérations, a tenu à rassurer le nouveau chef de l’exécutif qui s’est exprimé sur la question le jour de son installation. Répondre à la demande d’amélioration de l’alimentation en eau potable qui se pose au niveau de certaines localités, de préserver la santé publique en prenant en charge les problèmes d’assainissement, de permettre à tous les habitants de la wilaya d’accéder à internet à travers la poursuite du programme d’extension du réseau de la fibre optique, l’amélioration de la couverture sanitaire, ainsi que la poursuite de l’effort de désenclavement sont les grande ligne de cette nouvelle stratégie de développement local.

«Ma mission consistera à parachever l’œuvre de mon prédécesseur et d’œuvrer à prendre en charge les préoccupations des citoyens de cette wilaya pour leur offrir un meilleur cadre de vie», avait-il déclaré.

Encourager l’investissement

Il s’agira également d’encourager l’investissement afin de créer de la richesse et de l’emploi dans une wilaya qui en manque cruellement, ce qui n’est pas sans impact sur les sources de financement locales. Dans cette démarche, il s’agira, selon le wali, de valoriser la position géographique stratégique de la wilaya de par sa proximité de la capitale, ainsi que le savoir-faire local : L’agriculture de montagne en l’occurrence. Celle-ci se distingue depuis quelques années comme un secteur porteur et comme nouvelle orientation de l’économie locale, dans une wilaya où le tissu industriel est limité. Les éleveurs producteurs du lait cru qui ont permis à la wilaya, en dépit de la pratique d’un élevage hors-sol, d’occuper les première places à l’échelle nationale en matière de production et de collecte du lait cru, l’ont compris et l’ont exprimé par des actions de protestation pour obtenir une révision des prix de vente du litre de lait afin de pouvoir faire face à la cherté de l’aliment de bétail. Un mouvement de protestation qu’ils comptent poursuivre à la prochaine rentrée sociale pour obtenir gain de cause et maintenir leur activité qui «occupe une place de choix dans la diversification de l’économie nationale prônée par le gouvernement», insistent-ils.

Une rentrée universitaire difficile, et scolaire sous de meilleurs auspices

Dans les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur, la rentrée s’annonce plutôt sous les meilleures auspices pour le premier et plutôt difficile pour le second. La réception de plusieurs groupes scolaires et de 18 établissements des cycles secondaire et moyen permettront de renforcer les capacités d’accueil et d’assurer une rentrée scolaire dans de «bonnes conditions» aux élèves de la wilaya, rassure-t-on à la direction de l’éducation (DE).

Selon la direction des équipements publics (DEP) en charge de ce programme, sur les 10 lycées prévus en livraison pour septembre prochain, les cinq réalisés à Tirmitine, M’kira, Tizi-Ouzou (nouvelle ville), Ain Zaouïa, et Beni Douala, seront prêts pour la rentrée, tandis que les cinq autres implantés à Timizart, Boudjima, Illoula Oumalou, Tizi-Ouzou (Boukhalfa) et Ouaguenoune (Tamda) feront l’objet d’une réception partielle. S’agissant des CEM, il est également prévu la réception pour le mois de septembre, de 8 établissements réalisés au profit des localités d’Assi Youcef, Aghribs, Maâtkas, Ait Yahia Moussa, Makouda, M’kira, Iflissen et Ait Toudert, selon la DEP. Ces nouveaux établissements s’ajouteront aux 178 CEM et 59 lycées existants dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qui enregistre un taux d’occupation des classes jugé des plus appréciables à l’échelle nationale, avec une moyenne de 26 élèves par classe au niveau du moyen et 34 élèves/classe au niveau du secondaire. Il restera pour Tizi Ouzou de relever le défi de se maintenir première aux trois examens nationaux, place qu’elle occupe depuis sept ans déjà. La rentrée universitaire se fera avec un nouveau recteur suite à l’installation, au début du mois de juillet dernier, du professeur Saïd Ouardane dans les fonctions du recteur de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO), en remplacement de Monsieur Nacer Eddine Hannachi qui a démissionné de son poste. Ce dernier aura déjà à gérer deux dossiers sensibles relatifs à l’infrastructure pédagogique et d’hébergement et aux grèves du CNES et des étudiants. Le retard enregistré dans la réception des 17 000 places pédagogiques (dont 10 000 unités confiées à un groupe espagnol et 7 000 à Cosider) implantées au pôle de Tamda, risque de poser quelques soucis aux responsables de cette université. Le rectorat se penche d’ores et déjà sur le problème afin de trouver des solutions palliatives qui permettront de gérer de manière rationnelle cette contrainte en attendant la réception des 17 000 places de Tamda. Il s’agira, selon le nouveau recteur, d’assurer une place pédagogique aux 51 000 étudiants dont plus de 12 000 nouveaux inscrits qui fréquenteront l’UMMTO dès la rentrée de septembre prochain. Une rentrée qui se fera également sous la menace de protestation déjà brandie par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) qui avait paralysé l’UMMTO durant l’année universitaire précédente par une grève qui a duré plusieurs mois. La section de Tizi Ouzou des syndicats des enseignants a en effet lancé une «Pétition nationale en ligne pour stopper le projet de statut de l’enseignant chercheur». Dans une déclaration datant du 9 août courant et tirée au vitriol, le CNESTO déplore que le nouveau recteur n’ait pas «fait appel aux syndicats dès son installation, pour les entendre et se faire sa propre idée sur la situation de l’université qu’il va diriger, surtout qu’elle a connu une des années les plus mouvementées de son histoire». Brandissant la menace de grève, le CNESTO souligne que les enseignants «ne doivent pas se taire devant cet état de fait. Ils n’ont pas fait trois mois de grève, plusieurs marches et plusieurs déplacements au ministère pour se voir revenir à la case de départ et dans l’obligation de recourir encore une fois à l’exercice du droit de grève dès la rentrée prochaine», avant d’appeler à une assemblée générale dès la rentrée prochaine. De toute évidence, la rentrée sociale est appréhendée avec ses hauts et ses bas ; toutefois, elle n’annonce pas le feu comme on le suppose ici et là.

Sadek A.H.

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