Ali Yahia Abdenour plaide pour la généralisation de tamazight

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«Le recours aux cours du soir portant sur la langue amazighe dans les villages, en s’appuyant sur les comités de villages, peut apporter un nouveau souffle pour le développement et l’évolution de la langue de Massinisssa. L’UNESCO le fait dans de nombreux pays», c’est la proposition du doyen des avocats, maître Ali Yahia Abdenour, dans une conférence-débat animée, hier matin à Akbou. Selon lui, c’est «à défaut d’une véritable volonté politique des pouvoirs publics que la Kabylie devra prendre soin de sa langue».

Par ailleurs, le maître Ali Yahia Abdenour réaffirme son souhait de voir cette langue prendre la place qui lui convient. «Cette langue devra être enseignée obligatoirement dans toutes les écoles du pays», dira-t-il devant une salle pleine à craquer. Invité par le collectif des associations du village d’Ighil Nacer, relevant de la commune d’Ighram, l’association Itri n Tlelli du village Ouizrane et l’association Tigemmi de Tifrit, le président d’honneur de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme est revenu longuement sur la crise berbériste de 1947. Ainsi, malgré son âge avancé (95 ans), l’orateur a essayé durant des heures, de décortiquer un tant soit peu l’origine de cette crise.

D’après ses dires, c’est à partir d’un mémorandum de 52 pages envoyé en janvier 1948, à l’ONU par le MTLD que les divisions sur le statut de la langue amazighe ont été accentuées entre ses membres. «Les militants, notamment kabyles ont été agacés par l’article qui stipule que l’Algérie est un pays arabe», évoquera-t-il dans la foulée. Le conférencier rappelle également l’exécution, le 13 février 1957, d’Ouali Bénai par le CEE en réponse à sa position sur la langue amazighe.

Subissant le même sort, Aït Menguellat et Amer Aït Hamouda ont été arrêtés à Ath Ouaâvane. Son constat se résume au fait que «cette langue a été toujours dénigrée». «La langue arabe est constitutionnelle, civilisationnelle et culturelle au même titre que la langue amazighe», aurait souligné selon le maître Ali Yahia, le premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de son déplacement à Constantine le 20 août dernier. «Si c’est le cas, pourquoi alors ne pas officialiser cette langue», s’interroge-t-il. Pour Ali Yahia Abdenour, «la Kabylie est une rivière. Elle subit des affluents mais elle garde toujours le nom de la source».

Menad Chalal

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