Les vétérinaires n’ont pas les moyens de lutte, selon leur syndicat

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Contrairement à ce qui a été déclaré par les ministres de la Santé et de l’Agriculture concernant les moyens dont ils disposent pour lutter contre la grippe aviaire, ainsi que les vétérinaires qui se sont mobilisés actuellement dans le Sud pour contrôler cette épidémie, M. Kadour, secrétaire général du Syndicat des vétérinaires fonctionnaires, a déclaré qu’ »avec l’insuffisance de l’effectif actuel qui se trouve au sud et l’absence de moyens, les vétérinaires ne peuvent pas contrôler et maîtriser la situation en cas de déclenchement de la grippe aviaire » avant d’ajouter que « le nombre limité des vétérinaires qui se trouvent au Sud ne suffira pas ». Dans le même contexte, le même intervenant dira « pourquoi attendre qu’une épidémie se déclenche pour que les moyens soient mis en place ? La grippe aviaire est sur nos portes et les services vétérinaires actuels n’ont aucun moyen pour lutter contre cette épidémie ».Lors d’un point de presse organisé hier par le Syndicat national des Vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique SNVFAP sur l’évaluation de la grève tenue du 4 au 10 février en cours, M. Kadour a indiqué que le taux de suivi de cette grève qui a été massivement suivie par les vétérinaires à l’échelle nationale est de 97 %. Le but de ce débrayage selon l’orateur est « de passer notre message à la tutelle mais malheureusement aucune réponse n’a été enregistrée. Rappelons que notre grève a été tenue avec un service minimum ».Par ailleurs, 145 réquisitions ont été enregistrées à l’échelle nationale, les wilayas concernées étant Djelfa, Relizane et Guelma.Durant les sept jours de la grève des vétérinaires, tous les abattoirs ont été paralysés. De ce fait, la viande et le poulet qui ont été vendus à l’époque sur le marché n’ont pas été contrôlés par les vétérinaires, y compris dans la wilaya d’Alger. Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique (SNVFAP) a souligné que la corporation ne peut plus continuer à travailler dans les conditions dérisoires qui prévalent actuellement dans son secteur. Selon le secrétaire national dudit syndicat, Dr Kadour, ce secteur a été largement négligé par les autorités publiques. « La situation est très grave », dira-t-il avant de préciser qu’outre les problèmes socioprofessionnels, les moyens de travail font défaut.Le système de contrôle est défaillant, ce qui constitue un risque majeur, et pas des moindres, non seulement sur la santé des citoyens mais surtout sur celle des vétérinaires, dans la mesure où ce sont eux qui sont en contact direct avec les différents cas de pathologies. Donc ils sont les plus menacés par n’importe éventualité de contamination. Etant donné que la grippe aviaire est un virus qui touche les volailles, et n’est pas très loin de chez- nous d’après le conférencier qui a affirmé que « les vétérinaires doivent se doter de mesures plus appropriées pour se prémunir contre tout risque ». « Aujourd’hui, nous interpellons les responsables tous secteurs confondus, ainsi que le gouvernement, pour faire quelque chose pour notre situation, car il est temps de remettre les choses à leur place. Notre dossier doit être présenté au Conseil du gouvernement ».Le SNVFAP attend toujours la proposition du ministère de l’Agriculture pour mener un dialogue. A ce sujet, le même intervenant a déclaré que « si la situation perdure, chacun prendra ces responsabilités ».Rappelons que le SNVFAP revendique trois indemnités, à savoir la prime de contagion, la prime spécifique globale et la prime de documentation. Quant aux quatre autres indemnités inscrites au chapitre (service permanent, responsabilité, intéressement et qualification), la commission technique, réunissant la Fonction publique, l’Agriculture et les Finances, avait jugé bon de ne pas les prendre en considération.

B. Nawel

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