Des opérations sans effet

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Le commerce informel a la peau dure à Bouira et pour cause, l’importante opération lancée récemment par les services de la wilaya n’a pas été suivie d’effet.

Annoncée par le wali, lors de la dernière session de l’APW, cette opération était censée toucher tous les sites officiellement recensés. Cependant, force est de constater que bon nombre de sites n’ont pas été ciblés. Selon nos informations, trois sites uniquement ont été éradiqués depuis le début de cette opération, soit depuis le mois de juin dernier. Il s’agit de deux marchés au niveau de la commune de Lakhdaria, trois au niveau d’Aïn-Bessem et un seul site au niveau de la commune de Bouira. Si au niveau d’Aïn-Bessem et de Lakhdaria, ce problème semble être réglé d’une façon durable, puisque les marchands informels ont été tous recasés dans des marchés de proximité ça ne semble pas être le cas pour la commune de Bouira, puisque ces commerçants ont regagné les abords de la RN05, 24h seulement après une importante opération de la gendarmerie. D’autres sites, plus importants, semblent ne pas être inclus dans cette opération, à l’image des deux marchés informels sur la RN18, respectivement au niveau des localités de Sidi Ziane et Saïd Abid dans la banlieue de Bouira, où des centaines de marchands de l’informel squattent les abords de cette importante route et perturbent le trafic routier. Même topo sur la RN15 près de la commune de Chorfa, où le commerce informel provoque des embouteillages monstres et pénalise quotidiennement des milliers d’automobilistes. Selon le directeur du commerce de la wilaya de Bouira, l’opération de lutte contre le commerce informel à Bouira s’inscrit dans la durée et tous les importants sites de l’informel seront éradiqués. Pour le même responsable, le véritable défi est d’inciter les intervenants dans le secteur à se régulariser dans les endroits conçus à cet effet. Il est vrai que de nombreux marchés couverts, au sein même du chef-lieu de wilaya, sont quasiment déserts, comme c’est le cas pour le marché de la cité Zerrouki ou encore celui de Draâ El Bordj au cœur de la ville de Bouira. Les services de la DCP indiquent par ailleurs qu’il est extrêmement difficile de recenser avec exactitude les commerçants informels et les sites où ils activent : «L’activité du commerce informel est aléatoire, elle survient à des saisons bien précises et dans des endroits bien précis, comme c’est le cas actuellement pour les raisins, les figues fraîches, les figues de barbarie ou les autres fruits de saisons. Ces activités et les endroits où elles y sont exercées, une fois recensés, sont ciblés par les éléments de la force publique, mais généralement, ces commerces ne sont présents qu’occasionnellement, contrairement aux grands autres sites de l’informel qui squattent les abords des chaussées tout le long de l’année», affirme un responsable au niveau de la DCP.

Retour progressif des commerçants au bord de la RN5

Vraisemblablement, le commerce informel n’est pas sur le point d’être éradiqué à Bouira. En effet, juste à la sortie Est de cette ville, des commerçants de fruits et légumes «squattent» une partie de la chaussée pour étaler leurs marchandises. En sus du danger que provoque ce genre d’activités aux usagers de cet axe routier, il y a lieu également de souligner l’autre souci majeur qui relève de la santé du consommateur. Ainsi, cette marchandise, des fruits de saison principalement, est exposée à tous les facteurs météorologiques, et les fortes chaleurs enregistrées ces derniers jours n’ont guère dissuadé ces commerçants à songer prendre les mesures les plus élémentaires pour garder leurs produits à l’abri du soleil. Pour rappel, il y a quelques semaines, les forces de sécurité sont intervenues dans ce même endroit pour déloger ces commerçants qui, au fil des jours, ont transformé cet axe routier qui donne aussi vers l’autoroute Est-ouest en un vrai marché d’où un embouteillage fréquent pénalisant les automobilistes. Il faut dire aussi que cette intervention des gendarmes a soulagé même les habitants de la périphérie de cet axe qui se plaignent des mauvaises odeurs qui se dégagent des détritus de ces marchandises jetées à même le sol par ces revendeurs. Pourtant à quelques encablures de ce tronçon, plus précisément à la cité Zerrouki, se trouve un marché couvert quasiment désert où activent deux commerçants. Ces derniers se disent d’ailleurs pénalisés par les pratiques malhonnêtes des commerçants informels, et dénoncent avant tout le manque de volonté quant à l’éradication de ce genre d’activités.

Smail M.

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