C’est dans la nuit de lundi à mardi que Belaïd Siad, un grand militant de la cause nationale, a rendu l’âme à l’hôpital Krim Belkacem suite à une longue maladie. En effet, cet octogénaire souffrait non seulement de plusieurs maladies chroniques mais aussi d’une paraplégie subie l’an dernier. Agé de 82 ans, ce militant infatigable a survécu à plusieurs épreuves. Dès son jeune âge, il milita secrètement au sein des cellules du PPA/MLTD dans sa ville natale. Au déclenchement de la guerre de libération nationale, même s’il n’a pas été recruté dans les rangs de l’ALN, il continua sa lutte en approvisionnant les Moudjahidine en nourriture notamment en ville où ils se réfugiaient après des embuscades et autres opérations urbaines. D’ailleurs, comme son père était commerçant, plusieurs fois, celui-ci fut persécuté par les militaires allant même à lui renverser pêle-mêle les produits alimentaires et des fûts d’huile. Il participa activement dans les rangs des mousbelline jusqu’à l’indépendance. Pour les personnes qui le connaissaient, Aâmmi Belaïd était toujours discret. A l’indépendance, il ne demanda aucune reconnaissance Pour lui, l’objectif était atteint: c’était l’indépendance. De son vivant, il pouvait rester des journées entières à raconter avec force détails toutes les grandes opérations menées aussi bien en ville que dans les régions environnantes à Ait Yahia Moussa, à Draâ Sachem à Frikat… »C’était quelqu’un qui ne parlait pas beaucoup. Mais, quand il commençait à le faire, il ne s’arrêtait pas. Il n’a rien regretté. Pour lui, l’Algérie est libre. Point à la ligne », nous confiera son frère Yahia. Au lendemain du 5 juillet 1962, il exerça divers métiers: commerçant, chauffeur de taxi, maçon, agriculteur. Durant toute cette période, il vécut humblement grâce à son labeur. Tout de même, il resta fidèle aux principes du FLN où il sera militant de base jusqu’à sa disparition. Il a été inhumé dans son village natal à Iâyadène relevant de la grappe de Hennia sur les hauteurs de la ville en présence d’une foule nombreuse, notamment les militants de son parti venus des quatre coins de la daïra et même des daïras environnantes. Le vice-président à l’APN, M. Saïd Lakhdari et le député Amar Arib ainsi que des cadres du parti ont tenu à faire ce déplacement pour présenter leurs condoléances à sa famille en cette circonstance douloureuse. » Il était un militant sincère. Il ne cherchait jamais à prendre une quelconque responsabilité « , nous déclarera l’un des ses compagnons.
Amar Ouramdane