Une commune en quête de développement

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“Notre commune est à vocation agricole. Elle n’a bénéficié que de la réalisation de 8 kms de pistes agricoles. Nous avons besoin de réaliser encore 17 kms”, dixit Titem Hachemi, maire d’Ath Djellil.

Elle est composée de dix-sept villages à savoir : Aghbala, Thighzeth, Turkine, Thaima, Thiguemounin, Thaourirth, Thala Djoudi, Ikherbane, Thala Ouzrou, Bounaim, Aourir, Thala Mouméne, Thakourabth, Milkat, Tizi Nedjbar, Ath Sker, Iârichen. Son territoire est d’une superficie de 25, 93 Km2. Elle compte une population avoisinant les 8000 habitants. Lors d’une journée ensoleillée, en quittant Seddouk, nous avons décidé de prendre la route par M’cisna, une commune limitrophe. On traverse Ath Maouche par le nord, une autre commune limitrophe d’Ath Djellil. La route est bitumée et bien entretenue, puis au détour d’un virage on tombe nez à nez avec un trois chemins indiquant la route vers Ath Djellil. Le chemin est cette fois dans un piteux état. La chaussée est scarifiée à certains endroits et saturée de nids-de-poule et de ravinements à d’autres endroits. Ce qui est merveilleux et fait plaisir est cette nature qui gâte cette commune lui cachant une face de l’iceberg, celle de la vie dure que mènent ses habitants. L’odorat particulier des lavandes ébouriffées par les premières feuilles qui tombent des arbres, chatouille les narines. Le flanc escarpé de la montagne est couvert de figuiers et d’oliviers. Des figuiers portant encore quelques figues. Le président de l’assemblée populaire communale qui nous a reçus dans son bureau nous a confié que sa commune a enregistré cette année une bonne récolte de figues fraîches et sèches et de ce fait, il pense organiser une fête de la figue pour permettre aux agriculteurs de trouver des débouchés pour écouler leurs productions et faire connaître aussi la figue de sa région aux citoyens d’autres wilayas à l’heure de son label. Tous les villages sont tournés naturellement vers le Djudjura et ont une vue splendide sur la vallée de la Soummam. Ces paysages enchanteurs à couper le souffle, découlant d’un environnement sauvage de toute beauté impressionne l’esprit et dépayse. Le visiteur ne peut qu’être ravis de visiter ce sanctuaire naturel encore à l’état sauvage à certains endroits et composé de terres nourricières bien travaillées. Cet endroit magique et féerique, invite à des villégiatures. Nous marquons une petite halte à Milkat, l’un de ces innombrables villages qui composent la commune d’Ath Djellil. On s’est arrêté à quelque vieux assis sur un banc en ciment dans la placette du village.

Les villages se vident !

Ils signalent qu’ils n’ont pas vu défiler de touristes dans leur commune. Les seuls étrangers qui venaient leur rendre visite, sont des commerçants des wilayas de BBA et Sétif, qui faisaient du troc en échangeant des légumes ramenés dans des camionnettes bâchées contre des figues sèches. Une façon de dire que chez eux, la vie n’est pas simple comme on le croyait. Le village Milkat est situé sur le sommet d’une montagne à quelque 1000 mètres d’altitude. De là on domine le reste des villages disséminés sur les crêtes des collines ou adossés aux flancs de celles-ci. Ce sont des villages typiquement kabyles dont l’ancien bâti garde encore le charme d’Antan avec des maisonnettes construites avec de la pierre locale et charpentées avec de la tuile rouge. Tout le long de la route, s’étale sur les deux rives, un bâti neuf qui est composé de villas somptueuses dont la plupart sont assorties de jardins fleuris, entourés de murets en pierres ou en parpaings. Les propriétaires sont pour la plupart des émigrés, nous dit-on. Ath Djellil comme tous les villages de Kabylie, a connu une saignée après l’indépendance en voyant un grand nombre de ses enfants quitter le village pour aller s’établir en France. Après une descente sur une chaussée étroite et sinueuse, nous arrivons enfin au chef-lieu communal où est implanté le siège de l’APC. Une fois à l’intérieur, d’emblée, le maire détaille : «Nous avons de beaux paysages qui charment, de l’air pur, des villages proprets. En somme, des atouts qui peuvent aider la région à être promue zone touristique de montagne. Ce vœu, ce n’est pas demain qu’il se réalisera en tous les cas! Ce qui me préoccupe le plus en tant que maire élu par la population, c’est le développement de notre commune qui ressent des insuffisances en matière d’infrastructures qui amélioreraient le cadre de vie des citoyens. Les subventions étatiques qui nous sont allouées dans le cadre des PCD et budget de wilaya restent insuffisantes pour couvrir les besoins exprimées par la population. Mais, on fait avec car nous n’avons pas d’autres choix du fait que notre commune manque de ressources et ne vit que de ces subventions», a déclaré notre interlocuteur qui, en continuant dans sa plaidoirie, a cité certains secteurs qui lui tiennent à cœur, tels que le développement des activités agricoles subordonné aux ouvertures de nouvelles pistes agricoles, le secteur de la santé qui est un parent pauvre, selon lui, l’arrivée du gaz naturel et de la fibre optique, l’AEP, etc.

Une commune à vocation agricole

«Nous n’avons aucune unité industrielle. Nos citoyens ne vivent que des activités agricoles. D’ailleurs, les agriculteurs sont les seuls agents économiques de la commune. Pour pouvoir mettre en valeur de nouvelles parcelles de terres agricoles et faciliter leurs accès aux agriculteurs, il faudrait entreprendre l’ouverture de nouvelles pistes agricoles. Notre commune est à vocation agricole. Elle n’a bénéficié que de la réalisation de 8 kms de pistes agricoles. Nous avons besoin de réaliser encore 17 kms. Le programme que nous avons élaboré a été adressé aux organismes concernés qui tardent à nous l’accorder. A l’instar des autres communes de la wilaya, notre commune a bénéficié d’un projet de gaz naturel. Mais seulement, sur quatre lots, un seul un lot, dont les travaux sont réalisés à environ 60%, avance. Les travaux des trois autres lots traînent. Comme les délais de réalisation sont dépassés, nous souhaitons voir renforcer ces chantiers en moyens matériels et humains afin que ne se cumulent d’autres retards. Nous souhaitons aussi que les entreprises remettent en l’état les ouvrages détruits et fassent attention aux réseaux d’AEP et d’assainissement en évitant de les endommager. La fibre optique arrive dans notre commune. Seuls 12 kms kilomètres sont réalisés pour le moment et ne couvrent qu’une partie du territoire de la commune. Pour les 6 kilomètres restant à réaliser, l’ACTEL nous a demandé de réaliser le creusage des tranchées avec les moyens de l’APC. La 4G aussi est arrivée. Une antenne est installée au chef-lieu. Seulement une partie du territoire est couverte, soit environ 40%. Nous souhaitons voir implanter d’autres antennes, notamment là où la fibre optique n’est pas opérationnelle. L’eau potable du barrage de Tichy Haft arrive aussi. Mais les anciennes conduites vétustes présentent beaucoup de fuites. Elles nécessitent leur remplacement. Pour cela, neuf kms seront renforcés par la pose d’une tuyauterie neuve en fonte et ce pour avoir un gros débit. Cela va couvrir seulement une partie de la commune. Pour le reste des villages, une étude a été faite et adressée à la direction de l’hydraulique de Béjaia pour un projet qui sera pris en charge dans le cadre du plan de développement sectoriel. Nous restons dans l’attente de la notification», a ajouté le P/APC qui a par ailleurs fait savoir que les autres secteurs non énumérés recèlent eux aussi des insuffisances. Il est utile de signaler que treize élus siègent à la commune. Le FFS a obtenu 6 sièges, le RCD 6 sièges et le FLN 1 siège. L’exécutif découle d’une alliance entre le FFS et le FLN dont la présidence a échu à Titem Hachemi issu du FFS, parti qui a le plus d’élus dans la coalition.

L. Beddar.

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