Ce qui a marqué à Bouira en 2016…

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L’année 2016 s’achève après 12 mois chargés de changements, d’événements qui ont ponctué les 366 jours. Bouira se souviendra de certains faits qui ont parfois affecté et parfois réjoui.

JANVIER Première du film le combat du cœur

C’est l’une des plus belles surprises de 2016. «Le combat du cœur», le film du jeune réalisateur, Mohamed Rahal, originaire de la commune d’El Esnam a été projeté en avant-première le mois de janvier dernier à la maison de la culture Ali Zaâmoum de Bouira. Il vient de rafler des Oliviers d’Or récemment lors du festival du cinéma amazigh. «Amennugh B-ul», (le combat du cœur) retrace l’histoire d’une jeune fille issue d’une famille démunie. Son père alcoolique et son frère drogué lui ont interdit de poursuivre ses études universitaires. Pour fuir l’enfer familial, la fille tente de se suicider. Un jeune est venu la sauver.

FEVRIER Une pénurie de ciment a provoqué l’arrêt de la plupart des chantiers

La crise du ciment qui a sévi au cours du mois de février n’a pas été sans conséquence sur les multiples projets en cours à travers la wilaya de Bouira. L’usine de ciment de Sour El Ghozlane qui était à l’arrêt pour des travaux a été à l’origine de cette pénurie qui a touché plusieurs wilayas du centre du pays. S’ensuivit une spéculation et son prix a dépassé les 1900 DA le quintal au lieu du prix initial de 640 DA à la sortie d’usine. L’ensemble des chantiers de la wilaya de Bouira ont connu ainsi des arrêts pendant plusieurs semaines et les conséquences se sont répercutées sur les délais contractuels. Une réunion de crise avait été tenue à Bouira avec les services du commerce et l’Union Générale des Entrepreneurs Algériens (UGEA) qui ont élaboré un programme d’urgence pour la relance des chantiers.

MARS Le Tour d’Algérie de Cyclisme passe par Bouira

La 1ère étape (Médéa – Bouira), 137 Km, du GTAC (Grand Tour d’Algérie de Cyclisme), a traversé le territoire de la wilaya à partir de Bir Ghbalou en passant par Ain Bessam, pour arriver au stade Opow Rabah Bitat de Bouira.

AVRIL La grande marche des étudiants

Une imposante marche des étudiants a été violemment réprimée par les services de sécurité. Pas moins de 28 étudiants et même deux enseignants ont été embarqués par la Police. Les étudiants ont tenu à dénoncer «la dégradation du climat sécuritaire à l’intérieur du campus, ainsi que la multiplication des agressions à l’encontre des étudiants». Les étudiants ont prévu de marcher jusqu’au siège de la wilaya, en passant par le nouveau pôle universitaire où d’autres étudiants devaient les rejoindre. Vers 10h30, la foule, qui s’est ébranlée du campus universitaire a été bloquée et encerclée par un important dispositif de sécurité à hauteur de la cour de justice. L’interpellation d’un étudiant du département de Français a déclenché les affrontements et les manifestants ont réussi, dans un premier temps, à briser le cordon de sécurité avant qu’ils ne soient rattrapés au niveau de «Hai Thawra». D’autres étudiants ont été embarqués par les policiers et des manifestants ont riposté par des jets de pierres.

MAI Disparition de Badrou

Les citoyens de la wilaya se souviendront longtemps de la mystérieuse disparition de l’adolescent Lamouri Badreddine de la commune d’Aïn-Bessem, le 29 Mai 2016. Ce jour-là le jeune de 14 ans, est sorti de sa maison peu avant 8h, pour rejoindre une école privée du centre-ville, où il devait suivre un cours de soutien en langue étrangère. L’enquête enclenchée par les services de sécurité a confirmé le fait que Badrou était parti à Alger, pour suivre le match de la finale de coupe d’Algérie, disputé le premier mai dernier entre son club favori le MCA et le NAHD. Ses parents, que nous avons rencontrés plusieurs fois, attendent toujours le retour de leur fils aîné.

JUIN Opération militaire d’envergure à Errich

La lutte anti-terroriste dans la wilaya de Bouira a redoublé d’intensité, donnant en 2016 beaucoup de fruits. En effet, les forces combinées de l’armée ont réussi à éliminer un nombre important de terroristes (12 au total) au cours d’une opération d’envergure lancée dans la forêt Errich. L’opération a nécessité la mobilisation de centaines de soldats et de gros moyens matériels dont l’artillerie lourde pour venir à bout d’un groupe terroriste retranché dans les entrailles de la forêt. Lancée le 17 mai, l’opération a duré deux semaines et a permis l’élimination de 12 terroristes et la capture d’un autre vivant ainsi que la récupération d’un important lot d’armes.

JUILLET Pénurie d’eau potable

Durant le mois de juillet dernier, en plein canicule, les protestations des populations qui réclamaient des pouvoirs publics d’étancher leur soif ont défrayé la chronique locale. Des routes sont barricadées, des sièges d’APC et de daïras cadenassés par des citoyens qui demandaient l’un des droits les plus élémentaires : de l’eau potable ! Les communes de la wilaya les plus touchées par la pénurie de ce précieux liquide, sont celles relevant de la daïra de M’Chedallah à l’Est, et les communes de l’extrême sud de la wilaya. Il arrive que l’eau ne coule pas dans les robinets pendant trois ou quatre mois. À Ath Mansour et Ahnif, les robinets étaient à sec dans plusieurs villages. Pour les municipalités du Sud de la wilaya, la pénurie d’eau potable a persisté durant toute la saison estivale.

AOûT Ainouche Hdjila

L’éradication de la cité Ainouche Hdjila, aura été un moment qui a marqué les esprits des bouiri. Une cité dortoir pompeusement appelé «cité évolutive» qui menaçait ruine et pour laquelle le rapport du CTC était sans ambiguïté en exigeant sa démolition. Ces quatre grandes bâtisses abritant 128 familles ont longtemps défrayé la chronique de la ville de Bouira car ses occupants refusaient la manière et la répartition de logements qui leur avaient été attribués dans le cadre du RHP. Des émeutes épisodiques avaient été enregistrées tout au long de l’année. L’opération de démolition s’était faite avec les forces de l’ordre.

SEPTEMBRE Une rentrée scolaire mouvementée

La rentrée scolaire n’a pas eu lieu sous de bons auspices dans la wilaya de Bouira. Ainsi et dès le premier jour du retour aux cours, beaucoup de problème ont surgi, retardant de plusieurs jours la rentrée des élèves dans les établissements. Manque flagrant d’enseignants et d’encadrement, surcharge des classes, grève à répétions sont quelques problèmes auxquels les élèves étaient confrontés dans les établissements, particulièrement dans certains lycées. Les élèves et leurs parents dans plusieurs établissements, ont protesté notamment à Ath-Rached, Aghbalou, El-Esnam, El-Hachimia, Bouira, Sour El-Ghozlane, Haizer et Bechloul, pour réclamer l’amélioration des conditions de scolarisation. La Ministre de l’éducation, Mme Benghebrit, a dû procéder à un vaste changement au sein de la direction en nommant trois nouveaux chefs de services, un nouveau secrétaire général et un nouveau directeur de l’éducation.

OCTOBRE Installation du nouveau wali

Au début du mois d’octobre dernier, M. Cherifi Mouloud a été instalé wali en remplacement de M. Maskri. Dès son installation, ce sont des campagnes de nettoyages qui ont été organisées au chef-lieu de wilaya et dans l’ensemble des villes et villages. Sur le plan économique, le nouveau wali maintient la politique du gouvernement en imposant des délais fermes pour les opérateurs économiques ayant bénéficié de lots de terrains dans les zones industrielles. Concernant les projets de logements en cours de réalisation, le wali s’est fixé l’objectif de les réceptionner dans les délais pour les distribuer aux bénéficiaires. Ce commis de l’Etat aura également réussi quelques jours après son installation à résoudre la pénurie d’eau potable qui sévissait dans la commune de Chorfa.

NOVEMBRE Deux de ses maires ont été suspendus, le FFS monte au créneau

L’année 2016 a été marquée par le limogeage de deux présidents d’APC, de Guerrouma et de Lakhdaria, issus du parti du Front des forces socialistes (FFS). Le premier était le maire de la commune de Guerrouma. La décision a été prise par l’ancien wali, Nacer Mâaskri, après que la justice a rendu son verdict final. Le P/APC a été condamné à deux ans de prison ferme pour dilapidation des deniers publics et infraction au code des marchés. Le second, c’est le P/APC de Lakhdaria. Mouloud Chérifi, le nouveau wali de Bouira qui venait d’être installé, n’a pas tardé à mettre en application la loi dès que la condamnation du maire avait été confirmée. Le P/APC de Lakhdaria a été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir délivré un permis de construire pour une extension d’une villa au chef-lieu communal de Lakhdaria.

DéCEMBRE Grande mobilisation pour sauver Lydia Tamourt et Aissa Arbane

L’année 2016 à Bouira a connu une forte mobilisation citoyenne pour venir en aide à deux enfants atteints de maladies rares, une lycéenne de M’Chedallah et un collégien de Chorfa qui nécessitent une prise en charge médicale très coûteuse à l’étranger. Des centaines de personnes s’étaient mobilisées pour venir en aide à Lydia Tamourt. Des semaines durant, une caravane a sillonné les rues et villages pour collecter des dons. Un gala de solidarité a même été organisé pour soutenir cette cause humanitaire. La somme de 2.5 milliards nécessaire au financement des soins dans un centre anti cancer français a pu être collectée. Lydia sera transférée en France mais malheureusement elle n’a pas pu être sauvé. Dans les mois qui ont suivi, un autre cas, celui d’Aissa Arbane, un garçon de dix ans de Chorfa atteint d’une leucémie, a également mobilisé des centaines de gens. Après seulement quelques semaines, une somme de 160.000 euros nécessaire à la prise en charge de l’enfant a été collectée. Des artistes de renom, à l’image de Farid Ferragui et d’Amour Abdenour se sont directement impliqués. Grâce aux dons réunis, cet enfant a pu être transféré à l’étranger où il subit actuellement des soins.

H.B., D.M., O.K., A.Massinissa, A.M’henna

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