L’anti-terroriste n’est plus !

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Un hommage a été rendu hier au défunt ancien général major de l'armée, Amar Belkacemi, au cimetière du village Guemgouma, de la commune d’El-Esnam, à l’Est de la wilaya de Bouira.

Le wali de Bouira, M. Mouloud Cherifi, le commandant de la Première région militaire (1ère RM) le général Habib Chentouf, le président de l’assemblée populaire de la wilaya, ainsi que plusieurs hauts responsables et élus locaux, étaient présents à l’enterrement du général major, décédé samedi dernier, des suites d’une crise cardiaque à Alger. D’anciens généraux et des hauts gradés de l’armée et des compagnons du défunt étaient également présents aux funérailles, pour rendre un dernier hommage à l’ancien chef de la 40éme division de l’infanterie. Il fallait jouer hier des coudes pour accéder au petit cimetière ou sont enterrés les membres de la famille du défunt. La dépouille d’Amar Belkacemi a été acheminée par ambulance vers 13 heures. Une foule nombreuse attendait, l’arrivée du défunt qui a eu tous les honneurs militaires.

Le défunt a voué toute sa vie à l’institution militaire

Né le 18 octobre 1944, à El-Esnam, le défunt général était connu de toute l’institution militaire, pour son engagement féroce et surtout efficace contre les hordes terroristes durant les années 90, d’où il a ou le surnom de «Amar Dégât». Avant qu’il intègre l’armée nationale populaire en 1962, Amar Belkacemi a été engagé par l’ALN dans la wilaya III, comme agent de transmission et de liaison à l’âge de 16 ans seulement. Après l’indépendance, il continuera sa formation militaire et académique, tout en graduant les échelons militaires. Au début des années 1980, alors qu’il était colonel de l’armée, il fondera en compagnie du défunt général Mohammed Lamari, la première école de formation des sections spécialse de l’armée à Biskra. Pendant plusieurs années, il s’engagea dans la formation des éléments d’élites de l’ANP ainsi que la formation d’autre corps d’élite de la gendarmerie nationale, à l’image du GIR, DSI et SSI. Durant cette période, il bénéficiera d’une formation accélérée, dans les stratégies militaires, notamment en Russie, en Angleterre ou encore à l’académie militaire de Paris. En 1994, il sera installé à la tête de la 40éme division de l’infanterie de Blida, et il avait comme principale mission, de chapeauter toutes les opérations anti-terroristes sur le territoire national. Son sérieux et son engagement, mais surtout son excellente formation, lui ont valu la qualité d’un stratagème de lutte contre les terroristes islamistes. Il conduira ainsi, les troupes d’élites dans les plus grandes opérations, notamment à Blida, Jijel, Tizi-Ouzou, Tipaza et même au grand sud et à la frontière avec le Maroc et la Tunisie. En 2004 et après 42 ans de services militaires, il prendra sa retraite. Les Algériens garderont de lui l’image d’un homme qui a conduit les troupes de l’armée nationale populaire dans les pires moments de l’histoire de l’Algérie contemporaine.

Témoignages d’anciens compagnons

Parmi les nombreux présents aux funérailles du défunt, rares étaient ceux ayant accepté de témoigner et de s’exprimer à la presse. Nous avons, quand même réussi, à convaincre certains parmi ces fidèles lieutenants à nous dévoiler leurs témoignages, sur la vie et sur le parcours du défunt. Pour Boukhari Belkacem colonel de l’armée à la retraite, il s’agit d’un homme de conviction et d’engagement, qui n’était motivé que par son patriotisme : «Il a été mon ami plus que mon supérieur. Je l’ai connu depuis longtemps. Il a été chargé de plusieurs postes et missions, mais la plus importante et celle qui l’a marquée, reste la mission de formation des forces spéciales, car le général Amar, était un parachutiste avant tout. Sous Khaled Nezzar, il a été chef de division des forces d’infanterie à Bechar, ensuite il était le chef de la section CCLS à Blida, chargée de combattre le terrorisme sur tout le territoire national. Après un engagement de 42 ans, il est parti à la retraite en 2004. Je garderai de lui l’image du père ou du grand frère, aujourd’hui je pourrais dire que l’Algérie a perdue un grand Monsieur». Pour Laâzoug Abd El-Ali, également colonel à la retraite, le défunt général était un symbole de lutte contre le terrorisme et de sécurisation du pays : «Je l’ai connu dans la région militaire à Blida, ou j’ai été procureur et directeur du tribunal militaire. C’est un honneur pour moi d’avoir travailler pour lui et sous ses ordures. Ce qui m’a marqué dans sa personne, c’est qu’il nous respectés tous, même tous les soldats moins gradés. Son engagement pour la patrie, s’est traduit avec la réussite de ses stratégies pour la lutte anti-terroriste. Il supervisait sur le terrain ces opérations, et il travaillait avec les soldats et passés des mois et des mois sur le terrain, il ne connaissait pas son bureau ! L’exemple le plus marquant, est une opération qu’il a conduite lui-même, dans les acquis de Ziyama Mensouria, à Jijel, ou il a passée deux mois dans les maquis et a éliminé lui-même plus de 50 terroristes ! Il était sérieux, compétente et honnête». Pour le générale major de la marine nationale, Bousebha Ali, également originaire d’El-Esnam, le défunt général Belkacemi était : «Un homme courageux, les soldats le respectait car il était honnête et personne ne pouvait le contredire car c’est tout le monde qu’il l’aimait et le respectait. Il était toujours sur le terrain avec ses soldats. Et je vous assure qu’on ne pouvait pas ne pas aimer Belkacemi, car c’était un élément rare, que l’Algérie à aujourd’hui perdue à jamais !».

Oussama Khitouche

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