Le rôle des parents en débat

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«Autisme et rôle des parents dans la prise en charge des enfants» est le thème choisi par l’association El Amel (Espoir) pour la prise en charge des enfants autistes de la wilaya de Béjaïa pour célébrer la Journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme, au niveau de la maison de la culture Taos Amrouche. C’est pour la 3e année consécutive que cette association, créée il y a plus de deux ans par un groupe de parents d’enfants autistes et d’autres citoyens de bonne volonté, célèbre cette journée qui coïncide avec le 2 avril de chaque année. Au programme de cette célébration, qui s’est déroulée durant deux jours (samedi et dimanche), des expositions, conférences, projections, animation, théâtre et magie. Au premier jour de cette manifestation, soit samedi dernier, trois psychologues, en l’occurrence Azibi Mebrouk, Melles Yessad Amina et Idir Lamia, ont animé des conférences sur le thème dans l’optique de sensibiliser la société sur l’autisme. Les trois intervenants se sont accordés à dire qu’il faut d’abord bien définir ce trouble et connaître ses caractéristiques pour savoir comment agir en conséquence et prendre en charge convenablement les autistes. «L’autisme n’est pas une maladie, mais juste un trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales pour bien agir», a expliqué Azibi Mebrouk. Les premiers signes révélateurs de l’autisme apparaissent entre 18 et 36 mois. Les agissements de l’enfant autiste manifestent une indifférence totale au monde sonore et aux personnes qui l’entourent. En l’absence d’une prise en charge suffisante et concrète des autistes par les autorités, les associations se trouvent seules sur le terrain «à prendre le taureau par les cornes» pour s’occuper de cette frange d’enfants ayant besoin de moyens spécifiques et d’un environnement favorable à leur adaptation. L’inexistence de centres spécialisés dans la prise en charge des autistes rend leur quotidien difficile et les prive d’une opportunité pour s’épanouir et s’affranchir de leur handicap. L’association El Amel qui milite pour la réalisation de ce centre à Bejaia prend en charge 43 enfants au niveau de la région. Bien sûr, ce chiffre est loin de refléter le nombre réel des autistes à Béjaïa. Parmi ce nombre, cette association a réussi à scolariser cinq enfants autistes dans des écoles ordinaires. «Nous rendons hommage aux directeurs et enseignants de ces établissements scolaires ayant manifesté leur compréhension et solidarité envers les parents et leurs enfants. C’est un exemple à suivre par d’autres écoles pour une meilleure insertion des autistes dans un milieu scolaire ordinaire, malgré le fait que la tâche ne soit pas facile. C’est pourquoi, il est nécessaire de doter notre wilaya d’un centre spécialisé de prise en charge des enfants autistes», a indiqué le président de cette association, M. Azzedine Belaïd. Par ailleurs, cette journée de sensibilisation a été une opportunité aux parents d’enfants autistes, venus en grands nombre avec leurs enfants, pour exprimer le calvaire qu’ils endurent quotidiennement en silence. L’association El Amel leur a offert un cadre serein pour exposer leurs préoccupations en vue de susciter «une prise de conscience collective» sur les souffrances et les besoins de cette frange de la société. Hier, les membres de cette association ont continué leur travail de sensibilisation à travers la projection de documentaire sur l’autisme, mais aussi par la présentation de pièces théâtrales, la musique et la poésie. Le but étant de bien faire comprendre au grand public le trouble de l’autisme pour susciter une réaction de solidarité avec les autistes. En effet, l’implication de la société est nécessaire pour réussir le travail de socialisation de ces enfants.

Boualem S.

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