La violence en débat

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Afin de sensibiliser les différentes parties de la communauté universitaire et de la société sur le phénomène de la violence, l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a organisé, hier, une journée d’étude sur la violence.La rencontre s’est déroulée au niveau de l’auditorium de ladite institution.

Sous le thème «Tenter une parole sur la violence», les organisateurs voulaient identifier les facteurs à risques de ce phénomène et les formes de violences qui gangrènent la société et qui fait éruption, ces derniers temps, au sein même de l’université. En somme, ces universitaires essaient de cerner les causes et de comprendre ce phénomène pour ensuite préconiser des solutions dans cette optique. Pour se faire, des conférenciers ont été conviés à intervenir, chacun dans sa spécialité, sur les différents axes de la violence. Dans son allocution d’ouverture, le Pr Tessa, recteur de l’université met en exergue l’importance de cette journée d’étude «Sur proposition de différentes parties et acteurs de l’université, cette journée d’étude autour de la violence faisait partie de notre programme dès mon installation en 2016. L’université doit avoir un impact sur la société et non l’inverse», faisait-il remarquer, et d’ajouter «Notre institution vit, quotidiennement cette violence. On peut citer comme exemple l’assassinat de l’étudiant du département d’anglai ? et à l’extérieur de l’université, le drame de l’autre étudiant poignardé à Tamda, un cas de suicide et quelques altercations entres étudiants. Ces drames nous poussent à agir dans l’immédiat». D’après le premier responsable de l’université, un conseil d’éthique et de déontologie composé de 10 membres, présidé par le Pr Khelfan, se penchera incessamment sur toutes les questions relevant de l’éthique. «Qu’est-ce que la violence» était le thème abordé par le vice recteur de l’université de Tizi ouzou, M. Idir. Après avoir défini le sens du concept de la violence, le conférencier citera les 5 formes de violences à savoir la violence verbale, physique, psychologique, sexuelle et économique dont la plus dangereuse, selon l’orateur, est la violence psychologique. «La violence est souvent liée à des problèmes de communication. Dès fois, on recoure à la violence pour se faire entendre quand on bute sur des difficultés d’expression, parce que la violence est une action par laquelle la personne tente d’établir un rapport de force avec une autre personne», dira-t-il. Le conférencier qui considère que le problème de violence est une tâche de la société, préconise une solution multidimensionnelle où il va falloir associer la société et les différents spécialistes. De son côté, le Pr Messaoudi, psychiatre et Doyen de la faculté de médecine, abordera un autre thème qui touche en plein fouet la société actuelle, en l’occurrence le suicide. Il dira à ce propos «Le suicide reste un tabou dans notre société. Même l’OMS n’a publié aucun chiffre sur les statistiques des suicides en Algérie». En dressant un état des lieux et prévention sur le suicide, l’orateur dira que 75% des suicides sont dus à des pathologies mentales. Et que ce phénomène touche beaucoup plus la tranche d’âge qui se situe entre 18 et 50 ans. «Le suicide est un problème de santé publique et aucun plan national n’a été établi pour sa prise en charge. Entre 2003 et 2014, l’Algérie a enregistré 4571 suicides, selon des études menées en milieux hospitaliers et que la moyenne à Tizi Ouzou et de 4 à 6 suicides sur 100 000 habitants. La wilaya de Bejaia serait la plus touchée à l’échelle nationale», dira le Pr Messaoudi. Selon ses statistiques, le suicide touche en majorité les jeunes célibataires, de sexe masculin ayant des difficultés sur le plan économique.

Hocine Moula

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