Pour consolider l’union nationale

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à la veille du 12e anniversaire de l’instauration de la Charte de la réconciliation nationale, adoptée le 29 septembre 2005, l’association des enfants de Moudjahidine de Tizi-Ouzou a tenu une rencontre, avant-hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri. «Consolider l’union nationale et préserver la notion de l’Etat nation» est selon l’historien et cadre de l’éducation, M. Khelil Fraous, le principal objectif de cette charte. C’est la thématique d’ailleurs développée dans sa conférence qui a suscité l’intérêt des présents. «La charte de la réconciliation nationale est un appel à la tolérance, à oublier la haine et à consolider la cohésion sociale, adressé au peuple algérien», expliquera le conférencier. Il a mis en exergue les procédures établies pour mettre en œuvre ce projet, notamment dans son aspect juridique. A ce propos, il précisera que le Président de la république a accompagné cette charte de cinq décrets d’applications. L’historien notera que cette charte n’est pas la première tentative opéré par l’Etat algérien dans sa tentative de restaurer la paix dans le pays. Il rappellera «les mesures de la miséricorde en février 1995», ainsi que «le projet de la concorde civile». Il donnera ensuite un bref aperçu sur l’ampleur des pertes enregistrées lors de la décennie noire. «200 000 morts et des centaines de villages détruits ou désertés», dira-t-il. Dans le secteur de l’éducation à titre d’exemple, le conférencier a fait part de «900 opérations de destruction». Dans le secteur économique «plus de 700 cas». «L’Etat, pour réparer les dommages des cinq premières années, a dépensé 23 milliards de dinars», a-t-il fait savoir. Le conférencier a ensuite fait un rapprochement entre la réconciliation, ce concept politique, juridique et social, tel qu’il a été adopté en Algérie, et la réconciliation, l’assimilant à «une des recommandations de la religion musulmane pour régler les conflits». L’historien a ensuite fait savoir que «cette mesure a déjà été prise dans le passé par plusieurs pays dans le monde». Les objectifs de la réconciliation nationale en Algérie, selon le conférencier, sont à priori de «préserver le capital historique algérien et préserver les acquis du 1er Novembre. Les aboutissements et les résultats de cette charte, furent «positifs», dira-t-il. Il s’agissait, entre autres, selon lui, de «corriger la déviation de la trajectoire nationale, retrouver la paix et la sécurité, préserver l’Etat nation et consolider l’unité nationale». Le coordinateur de wilaya de la garde communale, M. Chabouni Mohamed, dans son intervention, est remonté plus loin, retraçant la genèse de la crise politique, à commencer par l’ouverture politique qui, selon lui, «fut la cause directe de ce qui a suivi». Il a pointé du doigt «ceux qui ont voulu instaurer leur idéologie et leur programme par la violence», dénonçant «leur hypocrisie politique qui s’est traduite par un discours dangereux qui a compromis les valeurs de la république». M. Chabouni a évoqué l’arrêt du processus électoral et la création du HCE, la dissolution des assemblées qui ont été remplacées par des institutions de gestion de crise. Plusieurs faits historiques, qui ont marqué l’Algérie moderne, ont également été évoqués avec précision par M. Chabouni. Ce patriote de la première heure a notamment relaté la période de la terreur avec beaucoup d’émotion. Des témoignages poignants ont été apportés de cette période noire de l’histoire moderne de l’Algérie. La création du corps de la garde communale et son rôle dans la lutte antiterroriste ont été aussi mis en exergue par celui qui est aujourd’hui délégué de ces «milliers de personnes qui se sont données corps et âme au pays», comme il le soulignera. M. Chabouni a ensuite énuméré les différents apports de la réconciliation nationale qui, dira-t-il, «a préservé la vie des Algériens, relancé le développement du pays, renforcé la cohésion nationale, accéléré la reprise de confiance chez le peuple algérien et consolidé l’unité nationale».

Kamela Haddoum.

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