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AHMED OUYAHIA, secrétaire général du RND : «L’opposition ne fait que clabauder»

1996
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Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a qualifié les discours de l’opposition sur la situation économique du pays de «clabaudage», tout en assurant que l’Algérie «vit une bataille financière et économique» qui finira par lui épargner «l’effondrement».

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Ahmed Ouyahia, intervenant hier sous la casquette du secrétaire général du RND sur la chaine privée Ennahar TV, s’est montré offensif et frontal à l’égard de l’opposition : «Ceux qui invertissent dans les discours de la crise économique ont-ils proposé une alternative hormis la critique ?» s’est interrogé le chef du RND. «Vous ont-ils dit comment vous serez bien nourris, bien habillés, bien rémunérés ?! Non !» ajoute Ouyahia, pour appuyer son constat sur les partis de l’opposition en assurant que ces derniers «ne font que critiquer, parfois même des critiques d’ignorants». Ahmed Ouyahia ne parait pas chercher ses mots pour ficeler ses réponses aux questions du journaliste d’Ennahar TV. Lui qui devrait défendre ses choix et la politique de son gouvernement ne peut qu’être offensif, et il l’a si bien démontré hier. «Ils nous demandent où sont passés les 800 ou les 1 000 milliards de dollars, des chiffres donnés selon la lecture de chacun d’entre eux (…) Je réponds que le citoyen algérien sait où sont ces milliards, car ils sont dépensés dans les logements, les routes, les barrages, les postes d’emploi…» Avant de lâcher cette phrase qui ne manquerait pas de susciter de vives réactions : «L’opposition ne fait que clabauder et ce n’est pas pour m’attaquer à des personnes en tant que personnes, mais l’acharnement politique prouve qu’ils n’ont pas autre chose à faire que de s’attaquer au président de la République.» Et de rappeler que «le Président assume ses fonctions». Pour Ahmed Ouyahia, tant que les institutions du pays sont renouvelées tous les cinq ans, cela prouve que «le pays se porte bien» et que «ses affaires marchent.» Dans ses réponses ininterrompues, durant lesquelles il a affiché ostentatoirement ce qu’il pense de l’opposition politique, Ouyahia a indiqué que celle-ci «cherche à mener le pays du pire au catastrophique», en s’emportant contre le choix du gouvernement d’opter pour le financement non-conventionnel : «En ce qui concerne les critiques sur le plan économique, je dois dire que la Loi de finances est connue de tous». Une loi, a-t-il rappelé, «qui va renforcer l’investissement public, la levée du gel sur beaucoup de projets, notamment sur les projets d’hôpitaux.» Et de défendre l’option du financement non-conventionnel, en mettant à comparaison les pays du Golfe qui sont dans la même situation financière induite par la chute des prix du pétrole, ayant opté pour l’endettement extérieur, contrairement à «l’Algérie qui a choisi de rester souveraine». Ahmed Ouyahia a, dès lors, jugé utile de rassurer le peuple algérien en réfutant d’abord la destruction des emplois : «Ils disent que l’État a réduit les postes d’emploi temporaires, c’est un mensonge !» a-t-il indiqué. «La situation n’est pas normale, certes, mais l’Algérie vit au rythme d’une bataille financière et économique, et elle n’est pas dans la situation d’effondrement comme le prétendent certains. Le citoyen verra l’an prochain que l’inflation ne sera pas à deux chiffres et il verra aussi que son salaire lui sera versé et le chômeur aura également sa chance de trouver un poste d’emploi grâce à la multiplication des projets d’investissement de l’État et son encouragement aux investissements privés», a conclu Ouyahia.

Mohand Arezki Temmar

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