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Sidi Aïch - Face à la baisse du pouvoir d’achat : Le marché de la fripe en essor

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Le marché de la fripe fait florès à Sidi Aïch, où il connait un essor remarquable.

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Depuis l’ouverture de l’économie locale, le marché est devenu un déversoir par excellence de ces vêtements usagers venus d’ailleurs. Une marchandise qui emprunte souvent des circuits détournés, avant de choir sur les étals, où elle trouve facilement preneur. Malmenés par la cherté de la vie et l’érosion de leur pouvoir d’achat, les citoyens sont toujours plus nombreux à jeter leur dévolu sur ces fringues d’occasion, pour leur donner une seconde vie. «Cela ne me gène nullement de porter un manteau ou un blouson déjà endossés par une tierce personne. Ce qui compte le plus, c’est de se vêtir sans mettre à mal son budget», dira un père de famille rencontré au marché hebdomadaire de la ville. «J’ai acheté une paire de chaussures, un pantalon et une chemise, contre la modique somme de 3 000 DA. Si j’avais opté pour les articles neufs, cela m’aurait coûté les yeux de la tête», déclare un citoyen déambulant entre les étals. «Il faut faire preuve de patience pour dénicher la belle affaire», conseille un chaland farfouillant dans un fatras d’articles bigarrés. Pour de nombreux citoyens, se vêtir à moindre frais ne relève pas seulement du bon sens. C’est une philosophie de vie, de plus en plus ancrée dans les habitudes de consommation, surtout par ces temps de crise. «Même les gens aisés n’hésitent plus à s’acheter des vêtements d’occasion, qui sont parfois bien meilleurs que les articles neufs exposés dans les vitrines de magasins à des prix exorbitants», avoue un marchand. Flairant le filon, bien des commerçants ont troqué leur raison sociale, en versant dans ce négoce, dont on dit qu’il est juteux. «Je me suis retrouvé devant un dilemme : m’adapter ou disparaitre. Je n’ai pas hésité à franchir le pas et depuis, Dieu merci, les affaires sont florissantes», confesse un commerçant tenant une échoppe à la périphérie de la ville. Il est à noter que le phénomène de la friperie qui s’étend de plus en plus, a vu sa naissance depuis une vingtaine d’années dans la wilaya de Béjaïa, dont les commerçants en la matière ont commencé à s’approvisionner auprès du premier importateur de la wilaya de Béjaïa avant de se rabattre sur les autres importateurs implantés à travers le territoire national, notamment dans la région de Sétif, Bordj Bou Arreridj et Alger. Acheminés via la Tunisie sous forme de ballots contenant chacun un type d’article, les effets vestimentaires sont importés dans leur globalité d’Europe et d’Amérique, les États-Unis et le Canada en l’occurrence. Certes, il n’y a qu’une cinquantaine de commerçants inscrits au registre du commerce, mais il y a le triple d’ambulants qui sillonnent les marchés hebdomadaires et surtout le grand marché de Tazmalt où on trouve de tout, à l’instar d’ailleurs de ceux de Tadjenant et Dubaï à El Eulma. Cette prolifération de ce type de commerce a été, quelque part, bénéfique aux pères de famille qui arrivent à vêtir leurs progénitures, notamment à moindre prix surtout lors des fêtes ou encore la veille de la rentrée scolaire. «Moi, je me suis bien retrouvé avec la friperie car depuis, j’arrive à acheter aux enfants des habits qui sont pour moi neufs et à un prix raisonnable», déclare un père de famille. De son côté, un ancien revendeur nous déclare avoir arrêté l’activité car il considère qu’il y a une concurrence déloyale du moment que les vendeurs ambulants, fort nombreux, ne sont soumis à aucune taxe ni impôt, alors que les commerçants inscrits au registre de commerce doivent payer leurs impôts. Effectivement, en plus de la cinquantaine de commerces en friperie présentes sur tout le territoire de la wilaya, chaque marché hebdomadaire a son lot de revendeurs d’articles de friperie dont la majorité ne possède même pas de registres de commerce et ses charges se limitent au paiement des droits de placement de la tente servant de boutique de fortune durant le jour de marché.

N Maouche.

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