L’irrigation des cultures menacée

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Les agriculteurs de Boumerdès se plaignent du manque d’eau pour l’irrigation de leurs champs. La pluviométrie était, faut-il le rappeler, bonne durant tout l’hiver. La wilaya recèle plus de 60 700 ha de terres cultivées et irriguées par les eaux pluviales. Le déficit s’explique par une carence d’un autre genre : celle de la mauvaise exploitation des retenues collinaires de la région. Selon les services agricoles, la wilaya compte près de 45 retenues collinaires à travers toutes les communes. Cela n’a pas permis de développer le secteur agricole, car la moitié desdites retenues ont disparues et les autres envasées. Les services concernés n’ont pas fait grand chose pour les curer et leur donner une deuxième vie pour leur exploitation. Près de 25 retenues collinaires sont envasées ces dernières années. Le volume important de la pluviométrie de la saison n’a pas pu redresser la barre, car la plupart d’entres elles étaient embourbées à l’exemple de celle se trouvant à Bouchakour à proximité de RN 68 à hauteur des Issers. Les services agricoles estiment qu’environ 20 % de la surface cultivée est irriguée à partir de ces retenues, le reste, c’est-à-dire 80 % compte sur la pluviométrie. «Les fellahs de la région n’ont pas d’autres choix que d’attendre le ciel», nous dira un agriculteur des Issers. «Notre région recèle d’importants oueds et ruisseaux qui auraient pu être une bénédiction et une aubaine pour développer l’agriculture en tous genres de cultures», a-t-il ajouté avant de préciser que des bassins ont été réalisés au niveau des oueds afin de prévenir la sécheresse et sauver les cultures». «Faites un tour au niveau des champs de la région et vous verrez vous-même que la plupart des retenues et bassins sont construits par les fellahs eux-mêmes», nous dira un autre fellah qui a perdu, par le passé, ses champs en raison de l’absence de l’eau. Notre interlocuteur a mis en garde, par ailleurs, contre l’utilisation des eaux des Oueds pollués dans l’irrigation. «La responsabilité revient en premier lieu aux responsables qui n’ont pas de vision. Ils inscrivent des projets d’assainissement sans pour autant penser à la récupération des eaux dont la totalité est rejetée dans la nature et dans les oueds», a-t-il expliqué. Notre interlocuteur qui cultive des terres sur les abords de l’Oued Djemmaa des Issers, estime que cet oued est devenu impropre même aux grenouilles en raison de la pollution. La solution, pour lui, se trouve dans la bonne exploitation des retenues collinaires et leur entretien, ainsi que la récupération des eaux usées par l’implantation de stations d’épurations sur les abords des oueds et la modernisation des systèmes d’irrigation à partir des barrages hydrauliques de la région. Les retenues collinaires, notamment en milieu rural, se sont formées d’elles mêmes de par la jonction de plusieurs ruisseaux.

Youcef. Z

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