Le cours d’eau de tous les dangers

Partager

Le lit de l’Oued Amizour, devenu aujourd’hui un réceptacle de déchets en tous genres, notamment des eaux usées, menace de par sa pollution les habitations riveraines.

Cet oued traversant la ville en question est contaminé par les eaux usées, émanant d’une conduite éclatée du réseau d’assainissement. Outre l’image horrifiante, surtout au niveau du Pont, devant la gare routière, ce cours d’eau semble se transformer un peu plus loin, en face des immeubles des cités des 50 et 75 logements LCP, en une énorme flaque d’eaux noirâtres. «Ces eaux usées coulent à ciel ouvert à 10 mètres de nos fenêtres. Les odeurs nauséabondes envahissent nos demeures de jour comme de nuit, cela sans parler des moustiques et autres insectes nocifs qui nous mènent la vie dur», dira un riverain. La végétation sauvage ayant poussé sur ces lieux insalubres est devenue le lieu et le gîte d’autres bestioles, qui menacent de nuire à la santé des citoyens, lesquels demandant aujourd’hui une intervention rapide de l’APC, pour endiguer ce problème de santé publique et environnemental. «Comme première mesure d’urgence, nous avons demandé aux services communaux de tracer une rigole sur l’autre côté de l’oued, pour permettre la fluidité de cette eau sale et diminuer, un tant soit peu, de la densité de la pollution à proximité de nos demeures», indique un autre citoyen, qui réclame, en outre, une solution définitive à ce problème d’insalubrité publique. De son côté, l’adjoint maire Youcef Belakaid se veut rassurant, promettant que les services de la commune agiront dans les plus brefs délais. Une intervention qui consistera, dans un premier temps, à réaliser un fossé qui fera circuler l’eau impropre, en attendant de trouver une solution durable. Le même responsable évoqua aussi que le projet de curage et de bétonnage des berges de cet oued, resté gelé à ce jour pour des raisons financières. «L’étude du projet a été finalisée il y a quelques années, mais le coût de réalisation, évalué à 130 milliards de centimes, reste une entrave, au vu de nos moyens financiers limités», souligne l’élu local. Pour rappel, une expertise d’un bureau d’étude, sis à Sétif, a rendu ses conclusions sur l’état de ce oued, il y a quelques années, qualifiant le chef-lieu communal de «zone à haut risque» d’inondations, eu égard à la situation géographique de cette zone par rapport au cours d’eau en question. En 2006, des responsables locaux de cette époque avaient, alors, tiré la sonnette d’alarme quant au danger de l’oued. Et ce n’est qu’en 2010 que les services de la wilaya songèrent à inscrire le projet d’étude de curage, gabionnage et bétonnage pour un coût initial de 40 milliards de centimes. Les travaux, qui devaient débuter en 2012, ne l’ont pas été, et ne sont pas non plus près de démarrer si l’on prend en compte la situation financière du pays, à laquelle s’ajouta, plus tard, la réévaluation du coût du projet, passée à 130 milliards de centimes. En sus de la pollution de cette rivière laquelle menace la vie des citoyens des cités 50 et 75 logements, ainsi que les nappes phréatiques situées en aval, le risque de débordement est présent et pèse sur plusieurs quartiers, dont Le jardin fleuri qui a connu en 2008 des inondations ayant emporté avec elles pas moins de 15 habitations. Il y a lieu de signaler que si l’oued venait à déborder, il risque de charrier des quantités énormes de terres, étant mitoyen d’un champ agricole de quelque 7 hectares.

Nadir Touati

Partager