L’autre saignée !

Partager

Après la saignée de l’Aïd, qui a siphonné un bon nombre de portefeuilles de pères de familles, voilà qu’une autre arrive, celle du retour aux classes, avec son lot de dépenses en vêtements et fournitures scolaires. La rentrée s’annonce visiblement douleureuse, pour les familles nombreuses et démunies. Pour l’Aïd, le prix du mouton et les dépenses qui vont avec, se sont chiffrés en moyenne pour les familles modestes entre 35 et 45 000 DA. C’est vrai que même à ce prix, certains ont fait l’impasse sur le mouton, pour se contenter de quelques kilos de viande de veau, achetés la veille de l’Aïd. En ce qui concerne les dépenses de la rentrée scolaire, les frais s’élèveront en moyenne, selon l’estimation de parents, rencontrés dans un magasin de vêtements, à quelque chose comme 15 000 ou 20 000 DA par enfant. Et comme chaque famille a en général trois à quatre enfants scolarisés, la facture est vite établie. Mourad, 44 ans, fonctionnaire à l’APC, père de quatre enfants dont trois scolarisés, discute de sa situation avec ses collègues de bureau. «Je vous jure que j’ai privé mes enfants du mouton, rien que pour faire face aux dépenses de la rentrée scolaire, et je ne suis pas sûr de m’en sortir avec les prix affichés des vêtements, des livres et des cahiers. Massinissa, qui passe cette année au CEM, m’a coûté la bagatelle de 13 500 DA rien que pour les vêtements. Chaussures 6 000 DA, pantalon 4 500 DA et T- shirt 3 000 DA, et je ne sais pas ce qu’il va encore me demander en livres et en fournitures scolaires. Amina, qui passe en 4ème année primaire, plus de 11 000 DA, sa salopette m’a coûté 7 500 DA. Les chaussures de Mouloud, 7 ans, 2ème année primaire, m’ont coûté 7 000 DA plus le pantalon et le T-shirt, un total de 10 500 DA. Avec les affaires scolaires que je vais encore leur acheter, cette rentrée va me coûter plus d’un mois et demi de salaire, et je n’ai que trois enfants». De l’avis général, le cas de Mourad est à multiplier par autant de pères de familles. Ce retour à l’école va pomper les portefeuilles des familles, jusqu’aux derniers centimes. Et si ce fonctionnaire de la mairie se plaint du fait qu’il ne peut pas affronter les dépenses de la rentrée, que diront alors, ceux qui sont payés au Smig et qui ont beaucoup plus d’enfants. A noter cependant que cette année en plus des fondations et des associations caritatives qui distribuent, selon leurs moyens, à travers la Wilaya, aux enfants des familles démunies, des cartables remplis de fournitures, la DAS de son côté a mis le paquet en dégageant un lot de 13 000 trousseaux scolaires, d’une valeur de trois à quatre mille dinars, qui seront distribués aux enfants nécessiteux par le biais de la direction de l’Education.

B. Mouhoub.

Partager