110 femmes violentées en 2018

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«Écoutez-nous aussi ! Mettre fin aux violences contre les femmes» est le thème de la journée de sensibilisation organisée, hier, par la direction de l’action sociale. L’activité a été envisagée dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, qui coïncide chaque année avec la date du 25 novembre. La condition de la femme dans la société algérienne demeure «difficile» malgré les efforts fournis par l’Etat algérien pour son amélioration. Le phénomène de la violence à l’encontre des femmes reste d’actualité dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Les chiffres communiqués lors de cette journée en sont les meilleurs témoins. Des chiffres qui restent néanmoins très loin de la réalité, vu que le phénomène reste tabou et la majorité des victimes gardent le silence. La police a fait part de pas moins de 110 cas de coups et blessures volontaires enregistrés contre les femmes durant les dix premiers mois de l’année en cours, dont 86 cas représentant des femmes battues et 24 autres violences verbales et harcèlement psychologique. Les services de la sûreté ont constaté que le nombre a baissé par rapport aux deux dernières années où l’on a enregistré 112 cas en 2017 et 113 en 2016. Ces violences viennent de différentes parties familiales, conjugales et externes (étrangers) dans la rue. Pour ce qui est des cas de violences sexuelles, la police a enregistré cette année huit cas, contre sept pour l’an dernier et un cas en 2016. La DAS a fait part de la «situation sociale difficile» et de «la précarité» dans lesquelles vivent certaines femmes, expliquant que l’État a mis en place plusieurs programmes pour venir en aide à cette catégorie. Les cellules de solidarité et de proximité qui sont au nombre de six à travers la wilaya, pour l’écoute des femmes violentées, ont pu recenser 40 femmes violentées qui se sont rapprochées de ces services pour une aide matérielle, sociale ou psychologique. Parmi ces cas, précise-t-on, 13 sont des femmes SDF. La wilaya de Tizi-Ouzou ne disposant pas de centre pour femmes en détresse, la DAS oriente ces femmes vers les deux centres existants à l’échelle nationale au niveau de Tipaza et de Mostaganem. Pour celles qui ne sont pas orientées vers ces centres, les services de l’action sociale les insèrent dans les différents dispositifs d’aides. 1 473 recrutements dans le cadre du DAIS, 325 cas bénéficient de la prime d’insertion des diplômées. Dans le cadre de l’AFS (Allocation forfaitaire solidarité), la DAS a fait part de la prise en charge de 14 017 femmes, parmi lesquelles des cheffes de familles, d’autres qui vivent seules et d’autres sans familles. «Ce ne sont pas des femmes violentées mais elles vivent dans des conditions sociales difficiles», précise-t-on. Dans le cadre du secours à l’enfance, 4 610 enfants issus de familles démunies et de mères célibataires sont aidés. Concernant le dernier point, la DAS avoue que «c’est difficile d’avoir le nombre exacte de ces femmes, toutefois, si l’on se réfère au nombre d’enfants récupérés et placés à la pouponnière cette année, le nombre de femmes célibataires est de huit». «80% des mères célibataires demandent la récupération de leurs enfants», a souligné le DAS. Le fonds de la pension alimentaire, un autre dispositif d’aide, a permis cette année d’aider 53 femmes et 85 enfants. Ce dispositif, note-t-on, est destiné aux «femmes divorcées avec des enfants à charge où le mari ne paye pas la pension alimentaire. C’est une procédure temporaire de transition, où le mari doit, par la suite, reverser ces montants au Trésor». La prise en charge institutionnelle dans la wilaya de Tizi-Ouzou, au foyer des personnes âgées, sur 72 pensionnaires, 35 sont des femmes. Sur le compte d’affectation spéciale solidarité nationale, la DAS de Tizi-Ouzou a acquis 68 machines à coudre, dont 20 sont déjà attribuées aux femmes rurales. Si tous ces chiffres démontrent des efforts consentis par l’Etat, ils démontrent aussi la situation difficile dans laquelle vivent beaucoup de femmes dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

Kamela Haddoum.

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