Moh Tarzan saute sur un champ… de pétards !

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Le quartier de Djamaâ-Lihoud de la place des Martyrs d’Alger a été hier le théâtre d’un extraordinaire incendie provoqué par l’explosion d’une vingtaine de tables remplies de produits pyrotechniques appartenant à des vendeurs à la sauvette dont un jeune a été grièvement blessé.C’est vers 15 heures 30mn qu’un pétard, jeté par un jeune garçon sur une table d’un vendeur à la sauvette, a causé l’explosion de cette marchandise prohibée à la commercialisation, entraînant avec elle le sinistre des tables voisines en provoquant une importante détonation qui a semé un vent de panique sans précédent réveillant dans la mémoire des habitants des souvenirs amers. « En tentant de protéger sa marchandise de l’incendie qui arrivait de loin, Moh Tarzan, un jeune vendeur à la sauvette, s’est jeté sur sa marchandise en vu de la protéger et son corps a pris feu ! », nous a déclaré un témoin issu du quartier qui était de passage. C’est grâce aux habitants du quartier, nous a-t-on informé sur les lieux du drame, notamment les femmes en jetant des balcons des seaux d’eau que l’incendie a été maîtrisé. Plusieurs vendeurs se plaignent de la perte de leurs marchandises dont des vêtements posés avant l’incident à même le sol. Les pompiers arrivent en retard pour évacuer le blessé vers l’hôpital et les services de sécurité ont pu dégager la route pour rétablir le calme. « Nous avons mis un dispositif de sécurité important désormais pour éviter ce genre d’accident. Nous avons dégager plusieurs ruelles de Djamaa-Lihoud et même des quartiers voisins comme vous l’avez constaté des vendeurs à la sauvette, cela dans le cadre d’une opération lancée récemment pour la lutte du marché parallèle », nous a indiqué le commissaire divisionnaire du troisième arrondissement en promettant ainsi que d’ici à la fin de la fête d’El Mouloud ce commerce illégal disparaîtra de cette zone « difficile à maîtriser ! » Selon certains vendeurs à la sauvette interrogés par nos soins, le coût d’une table de produits pyrotechniques varie entre 100 et 200 millions de centimes. Il faut dire que la commercialisation et l’importation de ces produits sont prohibées par la loi. Il s’agit là d’un marché parallèle alimenté par les saisies douanières effectuées lors du contrôle des containers au port d’Alger. Rappelons que la dernière saisie des services des douanes a eu lieu au port d’Alger et a concerné 15 containers de produits pyrotechniques. Si les douaniers ont détruit les produits à Rouiba comme prévu par les responsables, l’on se demande à cet effet d’où peut provenir cette marchandise qui alimente quotidiennement le commerce illégal à la veille d’El Mouloud ? Du coté des citoyens les mieux avertis, intéressés par ce type de production, l’on appréhende l’augmentation des prix des produits pyrotechniques au lendemain une telle catastrophe !

Sabrina Bouras

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