Détour par la plage

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Avec ses grottes magiques surplombant la mer infiniment bleue, la plage d’El Kerma (ex-Figuier) offre un magnifique panorama. Coincé entre le centre-ville de Boumerdès et les agglomérations secondaires de Zemmouri cette station balnéaire draine chaque été des dizaines de milliers d’amoureux du farniente. Dès qu’on quitte la plage du Rocher Noir (située en contrebas du chef-lieu de wilaya, en longeant la RN 24, on peut voir ce somptueux village datant de l’ère coloniale, d’autres nouvelles cités et évidemment la partie la plus à l’est du site que l’on appelle la Petite plage.Les automobilistes choisissent le plus souvent de stationner dans un parking jouxtant le bar-restaurant de feu ammi Tahar, assassiné par l’hydre islamiste durant l’été 1995. En face, un centre de colonies qui en est pour cette saison estivale, à sa deuxième session. Le centre en question a accueilli des centaines d’enfants venus des différentes régions du pays.Des milliers de piétons déambulent, eux quotidiennement avec plaisir dans les ruelles menant aux nombreux coins de la station balnéaire. Ici et là des centaines de corps sont allongés, côte à côte sur le sable fin. D’autres font trempette. les familles semblent s’y plaire. “Aucun embêtement”, confie une dame, en précisant que le dispositif sécuritaire y est particulièrement renforcé.Il y a là, au total, de l’ouest à l’est quatre surfaces de sables délimitées par des rochers délabrés ; les Deux sources, Rocher pourri, la Baie puis les Grottes. Un chemin assez large bordé d’une baie naturelle mène vers une forêt voisine jouxtant Sghirat. L’endroit est qualifié de havre de paix par les anciens campeurs. Les personnes aisées y possèdent des villas où elles ne s’installent pratiquement qu’en période estivale.Vers 16h, les petites gens qui n’ont droit, on le sait qu’à des vacances au rabais, commencent à quitter ce petit coin de paradis. Des embouteillages exaspèrent alors sur ce tronçon de la RN 24, jusqu’à la nuit tombante automobilistes et riverains. Autre point négatif à relever : les services de voirie ne passent que rarement pour nettoyer les différents endroits du site. Mais oublions ce cliché et laissons nous porter par d’autres rituels bigarrés. A la nuit tombée les centres de colonies et d’autres visiteurs, qui se mêlent aux villageois organisent des veillées musicales. De nombreux jeunes savent que “leur village ne vit pratiquement qu’en été”. Alors, ils en profitent au maximum. Pour Mahieddine, jeune de 32 ans au teint basané, le mot profit a plutôt une connotation purement économique. Il se rend tôt le matin au port voisin de Zemmouri en vue de négocier des caisses de poissons “à revendre”. C’est la seule activité exercée dans cette région, a-t-on signalé.Réputé pour sa légendaire hospitalité que l’islamisme a vainement tenté de troubler entre 1993 et 1998 a toujours été un lieu de convivialité où le défunt Rachid Mimouni et bien d’autres intellectuels ont vécu.

Salim Haddou

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