“Restaurer une citadelle coûte 15 millions de dollars”

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Le patrimoine culturel et le cinéma sont abordés actuellement avec beaucoup d’intérêt par son ministère.Dans son passage lundi dernier à la Radio algérienne, la ministre fait appel à la coopération internationale quant à la restauration des Casba et des médinas en Algérie. Tout en rappelant que ce patrimoine qui appartient au peuple algérien appartient également au monde, tant que l’Algérie est membre de l’organisation mondiale UNESCO.Mme Toumi traite ce dossier avec l’aide des archéologues, des historiens, des architectes mais aussi avec le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, le ministère de l’Environnement, le ministère de l’Habitat, pour constituer un dossier qui sera soumis au gouvernement le mois de mars prochain. Cette institution soumettra une réglementation stricte pour la sauvegarde de la Casbah.“On est en train de créer des parcs patrimoniaux qui n’ont jamais existé. Prenons l’exemple du plus beau fort turc de Jijel et la bande qui concerne la région de Touat-Gourara et l’Atlas saharien. C’est des richesses patrimoniales extraordinaires mais qui ne sont, malheureusement pas, gérées”. Ce projet, a signalé la ministre “n’est pas encore finalisé. Cette question sera remise le mois prochain à la Commission nationale des biens culturels.” Mme Toumi informe que la restauration de ce patrimoine se définit par la loi 98.04 qui a été soumis par l’UNESCO.“Nous partageons des biens matériels et immatériels avec le monde. Notre présence dans le monde est une présence pour le monde”, affirme t-elle. Mme la ministre insiste sur l’aide et la coopération internationale tout en attirant l’attention que le coût de la restauration d’une citadelle est estimé à 15 millions de dollars. “A cet effet, l’Italie, et à travers le budget d’aide de restauration des biens culturels de son ministère des Affaires étrangères nous offre une aide financière et technique pour la restauration du patrimoine. La Turquie nous propose, quant à elle, ses experts pour la sauvegarde de la mosquée du Dey, qui est, a annoncé Mme Toumi, “la seule mosquée de rite hanafite qui reste. Le Maghreb arabe propose, annonce la ministre, un atelier de l’inventaire des biens culturels”. Elle estime que “l’Algérie partage beaucoup de choses en ce qui concerne ce sujet et participera à cette rencontre au printemps.”

Appel au privé pour investir dans le cinémaEn ce qui concerne le 7e art, Mme Toumi encourage les jeunes pour le prendre en charge. «Le ministère de la Culture», informe t-elle, «est en pleine discussion avec l’ANSEJ pour donner une chance à cette frange, créer de l’emploi, ainsi que pour huiler les rouages de l’industrie cinématographique. Ces jeunes, précise-t-elle, seront évidemment formés en marketing du cinéma».La ministre de la Culture a parlé de l’état chaotique de ce secteur toute en rappelant que depuis 1962 jusqu’à 1985, 425 salles de cinéma étaient ouvertes en Algérie. La fiscalité de 14% qui rentrait des tickets achetés par les spectateurs alimentait le FDATIC. A cette époque, il y avait 38 millions de spectateurs pour un secteur qui faisait travailler 4000 personnes. Aujourd’hui, 20 salles dont 12 sont des salles de répertoire de la cinémathèque. Pour celles qui restent, il y a celles qui étaient transformées en pizzerias, et d’autres en salles de projection DVD. Les entreprises qui avant géraient le secteur sont en partie dissoutes. Vu la situation critique que traverse le 7e art en Algérie, la ministre de la Culture appelle la Télévision algérienne pour l’aider à récupérer des laboratoires de montage de films qui se trouvent dans son siège.«Il y a, actuellement, beaucoup de beaux films algériens qui se font à l’étranger. C’est malheureux de le dire, d’autant plus qu’on possède nos propres laboratoires. Pourquoi faut-il toujours dépendre de la télévision pour réaliser ses films?, signale t-elle.Mme Toumi révèle, par ailleurs, que la communication privilègie trois grands monstres qui sont la télévision, la radio et la TDA qui prennent 80% du budget général de l’Etat. La culture prend par contre 0,18%. Le ministère de la Culture encourage des institutions privées à porter leur aide et investir dans ce domaine.

Fazila Boulahbal

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