Le FFS appréhende un jugement partial

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A cinq jours du procès des 17 prévenus du mouvement de protestation de Ghardaïa, dont fait partie le Dr Fekhar Kamel-Eddine, secrétaire général et élu du FFS et membre de la Ligue des droits de l’Homme, qui se déroulera le 27 du mois en cours, devant la chambre criminelle du tribunal de ladite région, le premier secrétaire national de la formation de Aït Ahmed, M. Ali Laskri, a tenu à mettre au clair la situation et à exprimer la vision politique de son parti sur cette question. Lors d’une conférence de presse organisée hier au siège du parti, ce dernier a fait savoir, sous un ton menaçant, que dans le cas où le procès ne sera pas équitable, chose qui n’est pas exclue aux yeux des cadres du FFS, des actions vigoureuses seront déclenchées pour contrecarrer le jugement. Des actions qui seront pacifiques, a tenu à souligner l’animateur de la conférence, tout en plaidant pour un non lieu. Ce dernier a explicitement dénoncé que le Dr Fekhar a été ’’enlevé’’. ’’Nous avons des preuves’’, a-t-il martelé avant d’enchaîner que la personne en question a été incarcérée la veille de la célébration de la fête du 1er-Novembre. Les inculpés sont accusés d’attroupement illicite, d’obstruction de la voie publique, de destruction des biens de l’Etat, d’utilisation d’armes blanches et incendie volontaire, a souligné M. Laskri. Selon lui ’’ces accusations disproportionnées sont loin de correspondre à la réalité du mouvement de protestation pacifique mené par la population de Ghardaïa pour protester contre les descentes punitives, la hogra et contre l’injustice qui règne dans la région’’. Pis encore, le FFS se dit étonné du transfert de l’affaire au tribunal criminel. En exposant sa lecture politique, le n° 2 du FFS a estimé que ’’les enjeux sont strictement politiques’’. Car d’après lui, ’’il y a une volonté avérée des autorités publiques d’éradiquer le politique dans la région’’. Sans mâcher ses mots, l’orateur a accusé la wali de Ghardaïa qui, d’après ses dires, ’’est en train de mener une campagne de persécution contre les militants du FFS car ces derniers le dérangent’’. Sur ce point bien précis, il convient de souligner que parmi les 17 prévenus, 15 sont des militants du FFS dont 10 sont incarcérés. Pour ce qui est des cinq autres, ils sont en fuite. Prenant la parole, M. Karim Tabou, chargé de la communication, qui n’a pas caché son inquiétude, a usé de tous les mots acerbes pour ’’mettre en garde toutes les autorités publiques quant à toute décision allant dans le sens de la provocation et du dérapage’’, une menace à peine voilée à qui veut l’entendre. Toutefois, ce dernier a précisé que le FFS, en guise de riposte, prévoit une série d’actions ’’pacifiques’’. ’’Nous ne serons jamais entraînés dans la violence’’, dira M.Laskri.Outre la campagne de sensibilisation qui sera lancée pour interpeller l’opinion publique nationale et internationale, les élus du FFS décident d’observer une grève de deux jours à savoir le samedi et dimanche prochains. A noter que les élus de l’APW de la wilaya de Bgayet ont boycotté hier la session de leur institution en solidarité avec les détenus.

Wassila Ould Hamouda

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