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“Ce spectacle sera une surprise”

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C’est un sacré personnage. Une messagère de la chanson révolutionnaire amazighe. Quand on l’aborde, on remarque toute de suite son sens de la dérision. Coiffée d’un chapeau cow-boy, habillée d’une veste trappeur, jean et santiags, l’artiste nous fait rappeler le grand monstre rebelle de la chanson kabyle, le défunt légendaire Matoub Lounes. Il s’agit de Malika Domrane. Les cheveux blonds toujours lachés, aussi cendrés que ceux d’avant. Après une longue absence de la scène artistique algérienne, elle revient parmi ses proches pour leur faire savourer son tout nouveau répertoire musical. Sa rencontre hier avec la presse à Ibn Khaldoun, l’invitée d’Art et Culture nous prévient qu’il ne faut plus parler de malheur. Mais elle ne put s’empêcher de verser quelques larmes quand elle parle de Matoub. Elle ne veut pas l’évoquer, mais elle se retrouve tout de même à le faire. La dame au regard opiniâtre n’avait pas besoin de témoigner ses regrets pour le défunt ; cela se voyait clairement sur son visage. Elle est profondément touchée, elle est brisée et elle finit par nous dire : « je ne vis plus depuis que Matoub est mort.»De temps à autre, elle nous parle de son concert et signale encore une fois qu’il ne faut plus parler de désarrois. Ivre d’amour pour son grandiose œuvre, l’incorrigible se retrouve encore une fois, à parler de Matoub sans le vouloir. La révolutionnaire de la chanson amazighe présentera dans son concert, nous révèle-t-elle, deux parties. La première est un best of de sa carrière et la seconde sera une surprise.“Je chanterai sans tabous pour parler des malheurs des femmes soumises en Algérie. Des femmes divorcées. Celles qui étaient obligées de se marier juste pour fonder un foyer et respecter le devoir conjugal”, dira t-elle.Malika dédie toute sa carrière artistique à la femme, avec laquelle a traversé et continue à traverser ses moments. “Je survivrai pour aider les jeunes, car ils ont besoin de moi. Je suis déconnectée de mon pays, mais je sais qu’il y a beaucoup de jeunes livrés à eux-mêmes. Je veux être proche d’eux jusqu’à mon dernier souffle”, révèle-t-elle.C’est évident, Malika donne sa preuve lors de son passage avant-hier à la radio, lorsqu’elle communique son numéro de portable. Elle se retrouve avec 85 appels en direct de l’emission. Hier et en pleine conférence, elle reçoit 145 communications de ses fans. Malika Domrane, cette chanteuse qui fait de la scène son credo, chantera ce soir sous l’exécution d’une formation de 11 musiciens dont une femme violoniste, dirigée par Arezki Baroudi.

Fazila Boulahbal

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