Maires du monde sans l’Algérie

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Parmi l’ensemble des cinquante édiles retenus pour concourir à l’élection du “meilleur maire du monde de l’année 2006”, un seul représentant du peuple est originaire du Maghreb. Le maire de Tunis, puisque c’est de lui qu’il s’agit a réussi à récolter plusieurs centaines de signatures afin de concourir dans cette épreuve. Le plébiscite populaire en question ne suffira peut-être pas pour être élu meilleur maire de l’année mais c’est toutefois un honneur mérité pour un homme de voir la confiance pérenne de ses administrés. En Algérie, pays qui compte 48 wilayas et une multitude de présidents d’APC, près de deux mille, aucun candidat ne s’est manifesté pour participer à ce challenge pour le moins intéressant et surtout valorisant. Des maires sont en effet, en poste depuis plusieurs mandats, mais peut-on dire de ces derniers qu’ils ont fait preuve de qualités hors pair leur permettant de s’inscrire dans cette compétition universelle ? Pas sûr lorsqu’on sait que les critères d’accès sont entre autres, assurer la sécurité de ses concitoyens, être aptes à gérer l’administration, entretenir d’excellentes relations avec les habitants de sa commune, éviter les conflits entre les communautés et également être soucieux de l’environnement. Ces critères de sélection sont évidemment trop ardus pour nos présidents d’APC confinés dans l’urgence de la gestion de proximité et des affaires ordinaires. Cependant si sous d’autres cieux, ces conditions d’accès sont, somme toute plutôt banales civiquement parlant, nos maires ont-ils les moyens de rendre le cadre de vie de leurs électeurs plus agréable ? Pas certains pour la majorité d’entre eux qui se démènent pourtant comme de beaux diables afin de faire parvenir quelques gouttes d’eau dans les robinets, de faire un tant soit peu le lifting des routes atteintes de carences aiguës en asphaltes et autres sempiternels problèmes qui demeurent toujours d’actualité. Etre visionnaire ne suffit hélas pas pour pouvoir gérer convenablement une cité, d’autant plus qu’aucune action citoyenne ne soutient cette démarche. Le principe fondamental dont se targue les maires du monde est de développer la ville avec les citoyens. La ville appartient aux citoyens, et c’est pour cette raison qu’ils doivent être inclus dans le développement de leur espace immédiat.

La compétition du meilleur maire du monde en est à sa troisième année et devra choisir le 5 décembre prochain l’édile modèle de 2006. Comme en 2004 et 2005, le concours de cette année cherchera encore les maires qui ont l’ambition, la passion et les qualifications pour faire de leurs villes des endroits où il fait bon vivre et travailler. Le projet de maire du monde vise à démontrer le profil de ces maires exceptionnels qui peuvent réaliser les souhaits de leurs administrés. Il honore ceux qui ont servi leurs communautés et qui ont contribué au bien-être de leurs citoyens, en faisant de leurs villes de véritables joyaux. A quand un représentant de l’Algérie à cette manifestation d’envergure internationale ?

Hafidh Bessaoudi

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