Tourisme, vous avez dit tourisme !

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On a beau discourir s’interroger sur la vocation touristique, ratée, de Béjaïa rien n’y fait. En vérité, hormis les quelques infrastructures que les temps ou la mauvaise gestion, ou les deux à la fois ont rendu complètement obsolètes et une culture viciée, marquée par la course au gain facile et indécent, la région quoique d’une beauté à couper le souffle n’attire plus et ne fait plus partie du “gotha” national. Déjà, rien que le fait d’être encore à des questionnements sur la vocation de la région est symptomatique du retard intersidéral qu’accuse la région par rapport, n’allons pas loin, à la sous-région, aux voisins.

L’on vient d’apprendre que 47 ha demeurent toujours à la disposition des investisseurs, serpents de mer. La priorité n’est-elle pas à l’achèvement et à l’exploitation de pas moins de cinq infrastructures, imposantes, haut de gamme, à moitié achevées et dont personne n’en veut. Pas même l’Etat ! Le cas du motel des Cimes à lui seul est le parfait révélateur d’une politique touristique dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est approximative. Après quelques années d’une gestion cahoteuse, le joyau constitué de paillotes implantées sur un site paradisiaque, entre forêt et mer, est laissé à l’abandon. La wilaya, par le biais d’un avis d’appel d’offres a bien essayé de le “fourguer” à un pro du tourisme. Après avoir longtemps tourné autour du pot, l’affaire s’est achevée sur un avis d’infructuosité. Dommages collatéraux principaux : un manque à gagner certain, des emplois mis en veilleuse, une infrastructure qui se dégrade de jour en jour sous la double et nuisible action du temps et du peuple baboin qui y a élu domicile. Depuis, plus rien !

D’autres volets sont à mettre à l’actif du peu d’engouement que suscite la région : une hygiène douteuse, un environnement malmené, des commerçants véreux qui affichent des prix indécents pour toute prestation.

Tant que ça ne tenait qu’à la quasi absence du touriste étranger que les conditions sécuritaires, malgré une très nette amélioration, justifiaient, c’est demi-mal quoique “border-line”. Mais dès lors que le baigneur, admirez au passage l’euphémisme car on ne parle ni d’estivants ni de touristes, commence à bouder la région (les chiffres de 2006 en baisse, sont éloquents) c’est la débandade ! ll serait peut-être temps de changer de fusil d’épaule et de repenser “le tourisme”.

A force de vouloir imposer une vocation en dépit de tout bon sens, nos responsables finissent par la tuer. Et si l’on n’y prend garde, ce jour n’est pas loin.

M. R.

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