Arezki About évoque la revendication identitaire

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Au cours d’une conférence-débat animée avant-hier à la résidence universitaire des jeunes filles de Boukhalfa dans le cadre des festivités de célébration du double anniversaire du printemps et Tafsut Imazighen Arezki About, détenu des évènements d’Avril 1980, a retracé la genèse de la revendication identitaire.D’emblée, l’orateur a souligné dans son intervention que la question identitaire a été toujours posée depuis 1926, tout en citant la crise berbère de 1949 «dans le mouvement national, la revendication amazighe a été remise sur le tapis mais elle a été exclue juste après le déclenchement de la Révolution, car à cette époque-là, l’objectif des Algériens était l’indépendance du pays», dira-t-il avant d’ajouter : «Après l’indépendance, la revendication identitaire refait de nouveau surface, à commencer par l’insurrection du FFS en 1963 et la création de l’Académie berbère en France, 4 ans plus tard, par Mohand-Arab Bessaoud qui nous a initié et intéressé à tamazight. Dès lors commença l’émergence de la mouvance amazighe dans le milieu universitaire pour en arriver ensuite à l’affaire des poseurs de bombes à El Moudjahid en 1975», a-t-il précisé. S’agissant des évènements d’Avril 1980, l’orateur a rappelé à l’assistance que la goutte qui a fait déborder le vase est l’interdiction de la conférence que devait animer Mouloud Mammeri à l’université de Tizi Ouzou et les arrestations qui s’en suivirent. “Pour exercer la pression sur le pouvoir et afin d’obtenir la libération des gens arrêtés, une grandiose marche, la première dans l’Algérie indépendante, a été organisée. Le pouvoir n’avait trouvé rien à faire que d’envoyer le 20 avril des CNS envahir les cités universitaires et surprendre les étudiants dans leur sommeil profond. On parlait même de jeunes filles violentées à la résidence universitaire de M’douha», a-t-il expliqué. Tout en mettant l’accent sur les arrestations opérées cette nuit-là. «Il y a eu des centaines de personnes arrêtées, dont 24 ont été traduites devant la cour de sûreté de l’Etat. Grâce à la mobilisation des citoyens, on a pu être libérés après quelques mois de détention», a-t-il ajouté. Enfin, pour le conférencier, les évènements d’Avril 1980 ont fait tomber les murs de la peur. D’ailleurs, dit-il, depuis on a assisté aux évènements de 1985, 1988 et ceux de 2001.

A. Hafidh

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