»Les surliquidités doivent être injectées dans les secteurs productifs »

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« Les surliquidités de l’économie algérienne doivent être injectées dans les secteurs productifs ». C’est ce qu’a déclaré M. Lucio Guerrato, ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, en marge de la conférence-débat qu’il a animé, hier, au Club des cadres de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC). D’aucuns ont vu dans cette déclaration une flèche décrochée en direction du Programme complémentaire de soutien à la relance économique (PCSRE) de 55 milliards USD, annoncé récemment par le président de la République. Serait-ce une mise en garde de l’Union européenne sur cette option choisie par l’Algérie à l’aube de l’entrée en vigueur de l’accord d’association avec l’UE ? On n’en saura pas plus à ce sujet. Il est vrai que depuis son annonce le PCSRE a suscité des débats dans les milieux économiques sur les priorités de l’utilisation de ces ressources. Des voix « expertes en économie » se sont élevées, depuis quelques temps, pour dire que l’argent doit aller dans les secteurs productifs et créateurs de richesses afin de mettre l’économie algérienne sur les rails du développement durable, et non consommer cette richesse en l’injectant dans les secteurs budgétivores tels celui des travaux publics et de l’habitat. A ce propos, l’on a tous en mémoire le rappel à l’ordre du président, de son ministre des Finances pour lui signifier que le choix de l’Algérie est fait quant à l’emploi des ressources financières publiques. D’autre part, l’ambassadeur de l’Union européenne a indiqué que le dernier pays européen qui n’a pas ratifié l’accord, en l’occurrence la Hollande, vient de le faire il y a quelques jours (à la mi-avril). La conférence animée par M. Guerrato était intitulée « Accord Algérie-Union européenne et les répercussions sur les droits de l’homme et la transparence économique ».Il était question des aspects économiques, commerciaux, juridiques et humains inhérents à l’accord d’association que l’Algérie a ratifié et qui entrera en vigueur dans quelques temps. « Les adaptations de la législation algérienne aux lois en vigueur dans l’Union, se feront sans grands bouleversements « , affirmera le conférencier. En poursuivant qu’il s’agit d’ « une normalisation des législations locales et européennes ». Toujours au chapitre juridique, l’ambassadeur de l’UE indiquera aussi que la coopération entre les deux parties dans ce volet inclut la formation des magistrats algériens. Pour la question des droits de l’homme, l’orateur a été très peu prolixe à ce sujet. « La question des droits de l’homme a été citée deux fois dans le texte de l’accord et d’autres articles qui y font allusion », soulignera-t-il. D’autres questions ont été également touchées du doigt, sans approfondissement pour certaines, par l’invité du club des cadres de la CCFC, comme la transparence, la régularisation et les normes des marchés, les règles de la concurrence et leur adaptation, l’éthique et le monde des affaires. Il évoquera également la coopération dans l’espace méditerranéen, en insistant sur la nécessité de donner vie à un « système économique méditerranéen homogène à l’instar de celui de l’Europe ». « L’espace méditerranéen est une affaire beaucoup plus juridique qu’économique », notera-t-il. Les réponses fournies par le conférencier aux questions de l’assistance, journalistes et économistes, ont été pour le moins, imprécises, ce qui a laissé tous le monde sur sa faim.

Elias Ben

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