Les fils de chahids veulent radicaliser leurs actions

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“On a été traités comme des voleurs par la police, lundi à Bab Ezzouar après l’interdiction du sit-in qu’on devait tenir devant le Palais du gouvernement. Des fils, filles et veuves de chahids ont été matraqués par les services de sécurité qui ont même piétiné le drapeau algérien”, a déclaré d’emblée, hier, Mustapha Oudiai, président de la Fédération des fils de chahids lors d’une conférence de presse animée au niveau du siège de la FFC, à l’ancienne mairie de Tizi Ouzou. Le conférencier a dénoncé fermement “l’attitude du pouvoir qui a procédé à la répression de l’action des fils de chahids qui ne veulent que revendiquer leurs droits légitimes”. “Nous avons prévu un sit-in pacifique mais le pouvoir nous a barré la route à Bab Ezzouar, en envoyant des CNS pour mater les enfants de ceux qui ont sacrifié leur vie pour que le pays soit aujourd’hui indépendant”, a-t-il dit tout en précisant que 11 fils de chahids ont été arrêtés puis relâchés.

“Nous avons dû appeler au calme pour ne pas répondre aux provocations de la police. Sinon, la situation aurait pu dégénérer. On a évité un désastre”, a-t-il ajouté. Il a, en effet, indiqué que six blessés ont été dénombrés dont deux femmes hospitalisées.

Par ailleurs, tout en annonçant le divorce de la FFC avec le pouvoir, M. Oudiai menace de recourir à d’autres actions plus radicales afin de se faire entendre, et ce, si les responsables concernés demeurent toujours sourds à leurs revendications. Ces dernières consistent entre autres en la dissolution du ministère des Moudjahidine qui serait remplacé, selon eux, par un grand secrétariat de l’ONM.

“Le ministère de Moudjahidine n’a pas lieu d’être”. D’autre part, le premier responsable de la FFC à Tizi Ouzou lance un appel pressant aux partis politiques de leur tendre la perche. “Nous avons décidé d’appeler les partis à ne pas participer aux prochaines élections législatives. Si les partis refusent de se solidariser avec nous, nous allons à ce moment -à exhorter les fils de chahids qui sont sur des listes à se retirer”, a-t-il expliqué. “Notre fédération est autonome. Elle ne fait allégeance à aucune formation politique dans la prise de la décision du rejet de la prochaine échéance électorale”, a-t-il ajouté, dans le même sillage.

Par ailleurs, M. Oudaï estime que 5 000 personnes de Tizi Ouzou avaient rallié, avant-hier la capitale pour prendre part au sit-in prévu.

Enfin, les fils de chahids comptent maintenir la pression sur le pouvoir afin de faire valoir leurs droits. “Notre combat est long mais aussi pacifique, et ce, jusqu’à l’aboutissement de nos revendications”, a conclu le conférencier.

A.H.

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