L’ONU appelle au renforcement de la lutte

Partager

l A l’occasion de la commémoration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves, L’Organisation des Nations unis, (ONU), a organisé le 25 mars dernier, une rencontre autour de la question du renforcement de la lutte contre l’esclavage, à Washington. L’ONU appelle, à cet effet, tous les pays à se joindre à l’initiative mondiale sur la lutte contre la traite des êtres humains et les formes modernes de l’esclavage, lancée par les Nations unies en novembre 2006 à Vienne.

 » L’esclavage ne devait jamais être oublié par la communauté internationale parce que pendant cette période, des souffrances humaines indicibles ont été infligées, au cours des longues marches en Afrique, comme au cours des voyages effroyables, pour conduire des hommes vers une vie sans droit », a estimé la Secrétaire générale-adjointe des Nations unies, Asha-Rose Migiro, qui était intervenue devant l’assemblée générale. Elle a appelé, à cet effet, les Etats membres à unir leurs efforts, en estimant qu’il s’agit d’une obligation juridique, mais aussi d’un devoir moral qui reste une dette à l’égard des victimes de ce déni de droit.

« Nous célébrons aujourd’hui le fait que tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit. C’est pourquoi nous ne saurions tolérer que le 21e siècle commence en permettant le trafic des êtres humains, le travail forcé, le viol de masse perpétré contre les personnes les plus démunies en temps de guerre », a-t-elle plaidé. Asha-Rose Migiro a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’homme précise que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude », mais néanmoins, pendant bien trop longtemps, la traite transatlantique a été une calamité mondiale. Il a fallu, a-t-elle estimé, attendre la signature, il y a 200 ans, par le Président des Etats-Unis, Thomas

Jefferson, d’une loi abolissant le commerce des esclaves, pour voir plusieurs gouvernements, dont la Grande-Bretagne, consacrer, par des textes de loi, l’interdiction du commerce des esclaves.

Des interventions de plusieurs pays lors de cette rencontre ont estimé que les Etats qui ont contribué au commerce de l’esclavage, doivent présenter des « excuses publiques », aux Etats-Unis. Dumisani Kumalo, de l’Afrique du Sud, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité, a rappelé, au nom du Groupe des Etats africains, que la résolution de l’Assemblée générale, adoptée en novembre 2006, soulignait que la perpétuation de la traite était toujours au cœur de profondes inégalités sociales et économiques et qu’elle alimente encore la haine et le racisme.

Il a rajouté que le Cycle de Doha, qui pourrait aboutir à une ouverture des marchés commerciaux aux produits africains, était pour l’heure, pris en otage par des pays riches lesquels, jadis, ont bâti leurs profits et leurs richesses grâce à l’esclavage et la colonisation.

Il est à rappeler que le siège des Nations Unies, à New York, avait abrité, le 5 mars dernier, deux réunions internationales, organisées par l’Agence contre la drogue et le crime ainsi que la Commission de la condition de la femme, autour du thème des violences et des trafics dont sont victimes les femmes.

R.N.

Partager