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 »Nous sommes choqués »

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De Grenoble : Said Taleb

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Presque tous les quotidiens français ont d’ailleurs ouvert sur l’apocalypse. Samir, Algérien de Constantine a les yeux rivés sur l’écran de télévision de ce bar de la place Victor Hugo, quelques instants seulement après les deux attentats d’Alger. Il écrase sa cigarette et s’interroge :  » qui veut encore terroriser la population et la replonger dans un climat de peur et de terreur ? Notre pays n’a-il pas droit de retrouver sa stabilité ? Nous avons commencé à retrouver la joie de vivre là-bas. J’y ai passé mes vacances de janvier et j’ai constaté une sérieuse amélioration en matière d’infrastructures.  » Jeudi matin. Lendemain de l’attentat. Ici, à Grenoble, tôt le matin, avant d’aller rejoindre leurs lieux de travail, nos

« émigrés » ont couru chez les marchands de journaux à la recherche d’informations supplémentaires, après celles apprises à chaud la veille, pour connaître le bilan final des deux attentas. Beaucoup n’arrivent pas à admettre que leur pays renoue avec le cauchemar des années noires. Un cauchemar que tout le monde croyait, il n’ y a pas si longtemps, qu’il faisait partie du passé. Ceux qui ont Internet chez eux ont consulté les journaux algériens tard dans la soirée, ce mercredi, d’autres ont attendu le matin pour aller dans des cybercafés pour comprendre ce qui s’est passé, au cœur d’Alger, dans un endroit que tout le monde pensait sécurisé. Nous avons fait un tour au marché Saint- Bruno, ce matin, pour connaître les réactions de quelques Algériens. Ces derniers se retrouvent dans ce marché pour faire leurs courses et échanger les nouvelles du bled. Des nouvelles qui ne sont, malheureusement, pas bonnes, ce matin. Da Rabah est retraité. Il est venu tôt ce matin pour acheter son journal et prendre son café avec d’autres retraités algériens. Les visages sont fermés. Tous ont des choses à dire en nous présentant comme journaliste algérien.  » Je ne comprends pas ce qui se passe dans notre pays. Je croyais qu’après le dernier referendum, la paix est revenue, mais, hélas, ces attentats prouvent que le terrorisme peut encore faire très mal à n’importe quel moment et n’importe où puisque même le Palais du gouvernement, que tout le monde dit qu’il est hautement surveillé, est la cible d’un attentat. « . Smail, un marchand ambulant, met l’accent sur la médiatisation de l’événement en Europe. Selon lui,  » parler du danger du terrorisme à l’échelle internationale fera bouger les choses. La lutte anti-terroriste ne peut être limitée ni dans l’espace ni dans le temps. Après le 11 septembre, le monde s’est rendu compte que le terrorisme est un phénomène international. La preuve est que les pays du Maghreb ont été tous la cible d’attentas terroristes ces derniers mois. groupe Salafistes pour la prédication et le combat (GSPC) ou El Qaida, qu’importe le nom, il faut savoir que le danger menace tout le monde.  » Il faut dire que les gens sont tous sous le choc. Même le débat sur la campagne électorale a été relégué au second plan même par des Français qui voient que leur pays est aussi menacé, car, pour eux,  » le Maghreb est aux portes de l’Europe et quand le feu est à nos portes, on a raison d’avoir peur. Nous témoignons notre solidarité avec le peuple algérien en ces moments pénibles « , commente Monique, une dame rencontrée au marché. A dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le débat sera-t-il centré sur la sécurité, comme tout la monde le fait remarquer ici ? Le candidat du Rassemblement pour la France (RPF) qui était à Lyon, a demandé au président de la République et au gouvernement “d’assurer la sécurité des candidats et veiller au bon déroulement de la compagne électorale « . Il a également demandé  » l’expulsion des salafistes qui, pour lui, n’ont rien à faire en France « . Au lendemain des attentats qui ont frappé Alger, tout le monde s’est réveillé avec des interrogations ici à grenoble. Où va encore l’Algérie, un pays que tout le monde pensait, il n’y a pas si longtemps, avoir définitivement pansé ses blessures….

S. T.

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