30 terroristes éliminés, 5 réseaux démantelés

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L’avant-veille du week-end dernier, 5 terroristes ont été éliminés à Constantine et à l’est de Boumerdès. Et le bilan du premier trimestre 2005 fait ressortir selon des informations recoupées, l’élimination de 24 sanguinaires, dont au moins 4 émirs de serriate du GSPC. Dans le même temps, policiers et gendarmes ont débusqué 5 cellules clandestines de l’islamisme armé, 3 à Boumerdès précisément dans les localités de Si Mustapha, Bendaoud et Dellys, et 2 autres tout récemment à Kadiria et Lakhdaria relevant du département de Bouira.Ce qui équivaut au total à l’arrestation de près d’une trentaine d’individus fortement soupçonnés d’adhésion au GSPC. Rafles et opérations militaires d’envergure sont souvent déclenchées à la suite d’indications fournies par des redditionnistes de cette organisation terroriste d’obédience salafiste. Comme exemple, on cite la série d’embuscades militaires ayant permis, entre février et mars derniers, l’élimination d’une quinzaine de terroristes dans les monts s’étendant de Cap-Djinet à Sidi Daoud où l’on recensait déjà une dizaine de nouveaux repentis. Depuis l’élimination de chefs terroriste locaux, à l’instar de Kherbouche, et Djouamine alias Abou Talha, les centres urbains ont pratiquement renoué avec la quiétude. La zone montagneuse voisine de Ghzerwal demeure cependant en constante ébullition. Des serriates, de la faction sanguinaire d’El Ansar y sont souvent signalées. L’on apprend que le commandement local de l’ANP y a renforcé ses positions au courant de la semaine dernière. Des sections de parachutistes ont investi a-t-on indiqué le terrain pour procéder au déminage des sentiers et chercher le moindre indice permettant la localisation des refuges de l’hydre islamiste, comme préalable à son anéantissement. Les riverains vivent, dit-on, au rythme des détonations. Mais l’on se sent sécurisé par la présence en grand nombre de renforts militaires, nous a confié hier un membre du GLD à Souamine, sur la route de Dellys. Tirs sporadiques montrant, surtout la nuit, que l’armée est sur le qui-vive. Et parfois on ne retrouve même pas les cadavres des terroristes pris, dans l’obscurité, sous les feux des militaires, ajoute notre interlocuteur. Brève formulation qui laisse transparaître cette volonté de l’ANP à être partout pour s’assurer la maîtrise des lieux longtemps considères comme base-arrière du GSPC. Sans entrer dans les détails, il précise, néanmoins, que l’insécurité est omniprésente dans certains douars jouxtant Ouled Aïssa. Une quinzaine de terroristes tentent, à intervalles réguliers, d’enrôler d’autres jeunes dans la mouvance sanguinaire, parallèlement au racket et à la tentative de planification d’attentats. Guidée, le plus souvent, par un certain Farid Bekkal, plus de 7 ans au maquis, cette horde sanguinaire est derrière deux attaques à l’explosif ayant ciblé, au début et à la fin avril dernier, des convois militaires, l’un à Souamine et l’autre à Ouled Amer. Au total 8 morts et 12 blessés dans les rangs des services de sécurité. Un bilan terrifiant qui mettrait en cause le manque de vigilance.Mais globalement la proportion demeure au profit des forces de sécurité qui engrangent coup sur coup des exploits dans la lutte anti-terroriste. Au fil des années, le GSPC a grandement perdu de ses capacités de nuisance. L’affaiblissement de katibet El Ansar toujours à l’est de Boumerdès, sous les coups de boutoir de l’ANP, n’en est qu’une illustration. Composée de 250 éléments, il y a moins de trois ans, cette phalange terroriste n’en compte actuellement, selon nos sources, que 70 connue pour son principal rôle dans le racket pour renflouer les caisses du GSPC, en plus de la tactique des bombes artisanales pour semer la terreur, ici et là, cette organisation sanguinaire fait l’objet d’une forte pression des forces étatiques de sécurité. L’objectif principal est l’extermination de ce qui reste de ses serriate à leur tête Hamid Saâdaoui, alias Abu El Hadj Hem, ex-bras droit de Hassan Hattab.— Versant sud :Dans les maquis coincés entre Ammal et Lakhdaria, les opérations militaires ciblent des groupuscules de katibet El Farouk agissant sous les ordres de Bouchenak H’cène, alias Abou El Hassane. Composé actuellement d’une soixantaine d’éléments, ce groupe écume les zones de Telath, Hezzamma ou Beggass. Certains d’entre eux errent d’un hameau à l’autre à la recherche d’une croûte, d’autres profitent de la moindre occasion pour délester les passagers de leurs biens. La région connaît heureusement une accalmie depuis plus de 5 mois. Mais tant à Béni Amrane qu’à Lakhdaria ou Kadiria, de nombreux citoyens vous dessineront au rouge ces zones où l’on ne peut s’aventurer sous peine de tomber dans des faux barrages ou de se heurter à des bombes artisanales enfouies sous terre par les terroristes. Amputé d’une jambe, suite à l’explosion d’un engin meurtrier, il y a un mois, au village d’El Azla, un fellah de 63 ans est toujours alité dans un hôpital de la périphérie.En multipliant cantonnements militaires et postes de contrôle sur la RN5, l’armée est visiblement déterminée à en finir avec le terrorisme.

Salim Haddou

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