L’incontournable mise à niveau de nos entreprises

Partager

La journée d’information sur le programme MEDA n’a pas draînée la grande foule jeudi 12 à l’hôtel Sophôtel de Bgayet. Pourtant, le thème inscrit à l’ordre du jour est de toute première importance puisqu’il se rapporte à la mise à niveau des PME/PMI. La venue, pour la circonstance, de M. Olivier Develp, une première à Bgayet, met en évidence le dynamisme d’une région qui a eu pourtant à subir des turbulences dont les effets pervers ne semblent pas définitivement écartés. Le programme d’appui aux PME/PMI de la commission européenne après un démarrage plutôt timide en 2000 a, depuis 2 ans, amorcé un tournant quantitatif et qualitatif de tout premier plan. C’est du moins ce qui ressort de l’exposé du premier responsable de Euro-Développement.Mais serait-on tenté de dire pourquoi un programme d’appui aux entreprises ? Il faut savoir à ce sujet que l’Union européenne passe des accords avec le pays du sud de la Méditerranée de façon à former un grand marché euro-méditerranéen qui puisse garantir la libre circulation des biens et plus tard des personnes. Dans ce marché unique, les entreprises sont appelées à concourir à armes égales. Là, il y a un problème car les entreprises du sucre sont doublement handicapées. D’abord au niveau de la gestion à terme et ensuite à l’échelle de l’environnement des entreprises qui est fortement dégradé (accès au foncier, au crédit, la fiscalité, la douane…). Le but du programme MEDA d’appui aux PEM est d’aider à mieux gérer (introduction des bonnes pratiques de gestion) et à élargir la vision stratégique à travers une réelle connaissance du marché. Il s’agit, entre autres, d’inciter les entreprises privées exclusivement, à adopter d’autres comportements, à acquérir d’autres réflexes, une autre culture, pour rester dans l’air du temps, en somme. La mise à niveau des PME est un programme de la commission européenne sous tutelle conjointe de la commission et du ministère de la PME et de l’Artisanat. D’une durée de cinq ans, il doit connaître son épilogue en 2006, avec concernant notre pays, une prolongation quasi-certaine. Doté d’un budget de 63 millions d’euros dont 58 provenant de l’UE, il est géré par une commission mixte d’experts européens et algériens. La structure dispose d’un siège à Alger et de 5 antennes régionales. Il sera suivi, une fois arrivé à terme, d’un autre programme tout aussi ambitieux et important. Cette foule d’informations, fournie par M. Olivier Develp, a apporté un éclairage certain aux opérateurs économiques locaux présents. L’orateur poursuit en mettant l’accent sur les 3 volets autour desquels s’articule le programme. L’appui direct aux entreprises, l’appui aux institutions financières et enfin l’appui aux structures intermédiaires (association des entrepreneurs, Chambres de commerce). Qui peut demander l’appui de la structure pour une mise à niveau ? Pratiquement toutes les entreprises employant plus de 10 personnes sont éligibles.Le programme MEDA d’appui aux PME, c’est 280 prédiagnostiques, 145 diagnostiques complets, 350 actions de mise à niveau et 150 actions de formation. L’agroalimentaire, il faut le souligner, se taille la part du lion, loin devant les autres secteurs de l’économie. Question coût, et si le prédiagnostique et le diagnostic couplés à la première action de mise à niveau sont gratuits, l’action de mise à niveau, sont gratuits, l’action de mise à niveau à proprement parler, coûtera à l’opérateur environ 20% du montant total, soit en espèces sonnantes et trébuchantes, pour un coût moyen de 20 000 euros, une somme à débourser de 3 à 4 000 euros (300 à 400 000 DA). La différence est apportée par Euro-Développement PME qui assure ainsi l’essentiel des prestations engagées.Ce qu’il faut retenir des réactions des uns et des autres, c’est que l’information a peu et mal circulé à telle enseigne que certaines entrepreneurs ignorent jusqu’à l’existence d’un tel programme. Voilà qui est réparé. Ensuite, ce dispositif n’apporte aucune aide financière, même si ce qu’il peut induire comme effets bénéfiques vaut son pesant d’or. Car il s’agit, avant tout, de pousser vers la qualité, vers la performance à travers l’introduction de concepts nouveaux et novateurs, des entreprises familiales dans la majorité des cas pour en faire des outils fiables et surtout concurrentiels. Telle est, du moins, l’ambition du programme MEDA, de l’UE et de notre pays qui accuse par ailleurs, et c’est important de le souligner, un retard par rapport à nos voisins, de la même rive de la “Mare Nostrum”.

Mustapha R.

Partager