Ultimatum de Barkat pour écarter les imposteurs

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’’Vous avez 30 jours pour épurer la liste de vos adhérents’’. C’est un ultimatum qu’a lancé, hier à Alger, le ministre de l’Agriculture, Saïd Barkat, à l’endroit des représentants des chambres régionales de l’agriculture, lors de l’installation du nouveau président de la chambre nationale et de son conseil d’administration. ’’Mettez de l’ordre dans vos affaires. Et passez au tamis toutes les cartes délivrées à ce jour’’, leur lancera-t-il encore. A se fier aux propos du premier responsable du secteur de l’agriculture, il y a des personnes qui n’ont rien à voir avec le métier d’agriculteur, mais qui profitent, en revanche, des avantages que confère un tel document. Il faut savoir que le nombre de ces cartes s’élève à 700 000, selon le chiffre fourni par le ministre. Ould Hocine Mohamed Chérif (ex-directeur de la chambre de Bouira), fraîchement élu au poste de premier responsable de la chambre nationale de l’agriculture, en remplacement de Mohamed Bouhadjar, en service depuis 1991, a assuré, en marge de la cérémonie d’installation, qu’il se mettrait tout de suite au travail en lançant ’’un processus de contrôle’’ pour passer au crible toutes les cartes en circulation, à l’effet de débusquer les ’’faux agriculteurs’’. Il précisera par ailleurs qu’il s’agit d’une carte de reconnaissance qui fixe le statut d’agriculteur. ’’Ce document présente des avantages et facilitations, notamment vis-à-vis du fisc et autres’’, soulignera-t-il. Cela dit, ce responsable dit ignorer combien de cartes sont entre les mains de ces ’’imposteurs’’. Le ministre de l’Agriculture, tout en rendant un fervent hommage à l’ancien président de la chambre nationale de l’agriculture, pour la qualité du travail accompli, ’’dans des conditions les plus difficiles’’, insistera tout au long de son allocution sur le rôle que doivent jouer les représentants des chambres régionales et autres cadres du secteur dans la continuité de ce qui a été entrepris, et de faire bien plus que cela. ’’L’avenir de l’agriculture est entre vos mains’’, leur lancera-t-il, et mettant l’accent surtout sur l‘exportation des produits maraîchers algériens, ’’qui n’ont rien à envier aux autres produits’’. ’’La chambre de l’agriculture de 2005 c’est la chambre de l’économie de marché. Elle doit être une banque d’idées. Il ne faut rien attendre de l’Etat, car la balle est dans votre camp’’, déclare-t-il à l’assistance.M. Barkat donnera instruction pour qu’on mette au point une feuille de route, où il sera question de la réorganisation du secteur, de la lutte contre le criquet, de l’amélioration de la qualité des services relatifs aux produits et autres.Dans le même registre, il dira que le secteur qu’il dirige est prêt pour l’accession de l’Algérie à l’OMC et l’entrée en vigueur de l’accord d’association avec l’Union européenne. ’’Tout ce qu’on a entrepris dans le cadre du PNDA (Plan national pour le développement agricole) était pour préparer le secteur à l’OMC et à l’UE’’, affirmera M. Barkat. ’’Je refuse que la chambre joue le rôle de syndicat. Le syndicat c’est l’UNPA (Union nationale des paysans algériens) et pas vous’’, dira-t-il encore. Pourquoi une telle précision ? Le ministre n’en dira pas plus sur la question.

Elias Ben

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