Le CLA appelle à la mobilisation

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Encore un bras de fer entre les syndicats autonomes et le ministère de Benbouzid. Mais cette fois-ci et comme ce fut le cas ces dernières années, c’est la justice qui est actionnée par ce dernier en la saisissant à chaque fois qu’un préavis de grève est lancé par ces syndicats, issus principalement du CLA et du CNAPEST.

12 enseignants syndicalistes comparaitront ce 1er juillet devant le tribunal d’Alger. Issus principalement du CNAPEST mais aussi de la SATEF, de l’UNPEF, de SETE-UGTA Béjaia, du SNAPEST parmi eux le SG du CLA, Redouane Osmane, ces syndicalistes comparaitront au pénal pour avoir initié des actions de protestations depuis 2003, après plaintes du MEN. Ceci intervient après avoir été  » injustement et de manière sélective  » mis sous contrôle judiciaire, est-il mentionné dans la déclaration rendue publique par le Conseil des lycées d’Alger (CLA) et dont nous détenons une copie.  » Ces camarades subissent depuis maintenant quatre ans une opération de coercition administrative, de pression et de répression, d’harcèlement judiciaire et administratif avec objectif d’éradiquer la revendication sociale « , écrivent les rédacteurs de la déclaration.

Or, ajoutent-ils,  » la rançon a été maigre pour le ministère de l’Education nationale qui n’a pu ni par ses opérations médiatiques ni par ses listes noires, ni par ses plaintes endiguer les grèves de janvier, de février et d’avril 2006 ni celles des lycées techniques de 2007 ni du mécontentement des corps communs « , se sont-ils félicité. Les mis en cause sont poursuivis pour les griefs d’incitation à des grèves, déconsidération des décisions de justice, réunions sans autorisation et appartenance pour certains à des syndicats non reconnus. Le CLA qui considère que la visibilité de la revendication sociale est naturelle et que la confrontation ne trouvera pas d’issue en diabolisant le partenaire social, relève le non respect des procédures légales dans les procédures d’inculpation en vertu de la loi. Les raisons évoquées sont que  » les procédures de référé sont détournées pour casser des actions syndicales conformes aux lois et les chambres en référé des tribunaux qui ne peuvent procéder à des décisions dans des affaires de fond ni juger illégale une grève, ont servi d’instrument pour l’administration pour briser les grèves « . Pour le CLA, la question de la qualité des représentants syndicaux  » qui relève de la procédure du font est soulevée et retenue en référé pour motiver des décisions scélérates et justifier les poursuites au pénal « . le syndicat autonome relève que la mise sous contrôle judiciaire (mesure de sûreté et d’urgence) des syndicalistes pendant des mois  » est contradictoire  » avec les garanties de la loi et les conventions ratifiées par l’Algérie et qu’ » on ne peut incriminer la responsabilité des grèves aux syndicalistes dès lors que la décision découle d’un collectif d’enseignants avec un vote à bulletins secrets « . Le syndicat avertit que sur la base de décisions qui sont frappées d’illégalité, les syndicalistes risquent d’être condamnés à des peines ou à des amendes.

C’est pour ces raisons que le CLA appelle les enseignants des trois paliers de l’éducation nationale à être présents massivement à l’audience publique du 1er juillet à 9 h, au tribunal Abane-Ramdane, et appelle dans le même sillage la société civile et les syndicats autonomes à exprimer leur solidarité et à installer des réseaux d’initiatives pour défendre toutes les libertés.

Yassine Mohellebi

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