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La surenchère des députés islamistes

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Après la présentation du chef du gouvernement de sa déclaration de politique générale, place aux questions orales. Hier, lors de la première journée, les interventions des députés avaient un goût mi-miel, mi-fiel, à l’encontre du bilan d’Ouyahia.A propos de la loi sur les hydrocarbures promulguée récemment, un député du PT aura cette réflexion : “Cette loi va consacrer le retour à l’avant – 1971, c’est-à-dire à la période pré-nationalisation des hydrocarbures”. La loi Khelil continue décidément d’essuyer des critiques de la part des élus du peuple, qui n’ont de cesse de la “diaboliser” à chaque occasion. Autre point qui récolte tout autant les critiques est celui de la politique de la privatisation. Les uns expriment leur réserve par rapport au devenir de notre économie quand “toutes nos richeses publiques sont dilapidées”, quand les autres sont opposés radicalement à cette démarche. Cette question n’a pas que des détracteurs. Un député du parti d’Ouyahia, déroulera un tapis de louanges “pour la privatisation qui a su préserver les emplois” et “insuffler une nouvelle dynamique à un secteur public moribond”. Ce même élu aura un discours un peu moins mielleux à l’égard du secteur industriel, privé et public confondus. “Notre secteur industriel n’a d’autres choix que d’élever la qualité des produits et des services pour affiner ses atouts en termes de compétitivité”, estimera-t-il.Ce dernier se voulait un vecteur des préoccupations des habitants de la région de Bouira. Il espérera, entre autres, que le budget alloué au plan du soutien à la relance économique, touchera cette région. Il demandera également à ce que certaines localités de la wilaya, comme Haïzer, soient raccordées au réseau du gaz naturel. Sur un autre plan, celui de l’enseignement supérieur, le député dira qu’il est grand temps que la petite annexe de Bouira, qui ne dispose que de deux branches d’enseignement, se transforme en université.Un député FLN dira, lui, que l’Algérie dispose de tous les atouts pour assurer son développement. S’inspirant sans aucun doute d’Ouyahia, le député estimera qu’il faut qu’il y ait un “changement des mentalités dans la gestion de notre économie”. “La construction anarchique a déformé le visage de nos villes. Il est temps que l’Etat y mette fermement de l’ordre dans tout ça”, ajoutera-t-il.En restant dans le secteur des infrastructures, le député du parti de Belkhadem, soulignera qu’un grand retard est enregistré dans l’avancement des travaux de réalisation de l’autoroute est-ouest, et cela à cause de la recherche de son financement et de l’hésitation de l’Etat à prendre en charge ce volet. Comme un seul homme,les députés de la tendance islamiste saisiront l’occasion de la présence du chef du gouvernement et de son équipe, surtout le ministre de l’Education, M. Boubekeur Benbouzid, pour dire leur désaveu à la décision prise par ce dernier, d’avancer la spécialisation en sciences islamiques au 2e cycle (université) et non au secondaire comme cela a été toujours le cas. Un député MSP dira que ces étudiants ont par mesure de protestation, organisé un sit-in à l’université (sans dire laquelle). Autre point évoqué par ce dernier, le plan de la relance économique. “Ce plan n’est pas appliqué correctement dans les régions”, déplore-t-il, en ajoutant dans la foulée : “Le budget alloué à la culture inspire la “la honte” par son montant”. Les autres députés ont également touché du doigt ce qu’ils appellent “Ies faiblesses du bilan Ouyahia”. Il cite pèle-mêle, le tissu industriel, la réforme bancaire, la justice, l’éducation, la santé, etc… A propos de réforme de la justice, un député FLN aura cette question : “Comment peut-on former 300 magistrats dans une école qui ne peut prendre en charge que 120 ?”. “C’est dire la qualité de l’enseignement qui y sera dispensé et sa répercussion sur les futurs magistrat dans l’exercice de leur profession”, argumentera-t-il.

Elias Ben

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