Aït Menguellet termine en apothéose

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Lounis Aït Menguellet a magistralement bouclé sa série de quatre concerts à la maison de la culturel Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.La salle de spectacles était pleine comme un œuf, des familles entières ont effectué le déplacement de tous les coins et recoins de Tizi Ouzou. Le décor était tellement artistique et recherché, que Lounis s’est fondu dans l’ambiance que lui procurait les centaines de présents, entrés très vite en simplicité avec Aït Menguellet, puisque chantaient en chœurs pendant toute la production de Lounis, qui a duré de 14h 30 jusqu’à 17h 30.Mixé entre les anciennes chansons, puisées de son disque d’or, et les plus récentes, Aït Menguellet a plongé toute l’assistance dans la nostalgie du passé, qui, pour chacun dans la salle, est censé voyager dans diverses expériences et épreuves d’amour, et du coup, Lounis paraissait comme la mémoire affective des amours des Kabyles en Kabylie. Yend u mghar, Ammi, Sebregh mazal, émotionnelle sans égal, mais surtout écoutés par l’assistance avec attention, et crédulité puisque l’artiste a réussi la traduction des faits de l’air du temps, en dépit de cette réalité diffuse et complexe, donc insaisissable aux profanes. Le fort de Aït Menguellet, réside dans ce pouvoir à en être le miroir des siens, par cet effort de création poétique et musicale aux pulsions de la Kabylie profonde et muette, dans ses états de détresse comme de sérénité.C’était un régal, pour tous ceux venus à la maison de la culture suivre le spectacle de ce symbole de la chanson kabyle et du combat identitaire. C’était une aubaine de se ressourcer dans les valeurs du terroir, avec cette poésie à la pointe et cette musique, combien berceuse et force l’inspiration et la concentration. Lounis, a à travers ses quatres concert mais surtout avec ce dernier, prouvé qu’il reste l’artiste le plus évolué et sur qui, on mise pour plus d’espoir et d’avancée, pour quitter les sentiers battus de la médiocrité et du surplace. On a vite compris, en découvrant cette ambiance rarissime, que l’ingéniosité de Lounis le fait déborder de son statut d’artiste, pour en constituer une vraie thérapie de foule, un éclaireur vers des stations de paix et de stabilité, c’est du moins ce qui en ressort de l’air de fête et de convivialité qui a caractérisé son spectacle de jeudi. Tout âge et sexe confondus, ont eu droit à cette épreuve de délectation tous azimuts, qu’à réussi à livrer Lounis, en interprétant un répertoire varié, joué avec un sens professionnel avéré par ses musiciens. L’ambiance a atteint son paroxysme, après une pause de 10 mn, pour enfin voir des jeunes filles et garçons s’adonner à une danse à la kabyle sur le peu d’espace resté, et dite transformé en piste. A ce moment-là, l’émotion grandissait, quand des incessants youyous, fusaient de tous les coins de la salle, suscitant frissons et courage d’aller de l’avant dans la trajectoire que trace Lounis, pour que la Kabylie se retrouve dans l’image qu’on lui connaissait celle de l’effort dans le travail et la perfection.A l’entracte, en guise de reconnaissance aux mérites de Lounis, le directeur de la maison de la culture M. Ould Ali El Hadi, en compagnie des travailleurs de l’établissement, ont tenu à remettre à Aïn Menguellet un cadeau symbolique, un tableau en bronze, sous les applaudissement nourris de la salle. A son tour, Aït Menguellet, fait une déclaration de reconnaissance, aux immenses efforts déployés par M. Ould Ali, depuis la prise en main de cette institution, qui ne cesse de rayonner et d’en faire parler d’elle, en dépit de certaines entraves délibérément organisée. Lounis, continue son spectacle jusqu’aux environs de18 heures et termine avec Kechini Rouh, reprise en chœur par tous les présents, mis debout, pour signifier un salut et mille mercis à Lounis pour se donner rendez-vous à une prochaine occasion. Les manifestations de ce genre, réussies dans le détail, renseignent que la Kabylie sort des ténèbres, mais surtout confirment que des ressorts existent dans la société, pour rebondir et que jamais la fatalité ne gagne les esprits, c’est le message clair retenu de cette tournée triomphale de Aït Menguellet.

Khaled Zahem

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