A quand la prévention ?

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Nous avons déjà signalé dans ces mêmes colonnes, non sans prendre le risque de passer pour des oiseaux de mauvais augure, et prévenu des dangers de la pollution dans la wilaya de Béjaïa et de l’ampleur des dégâts à venir tout en insistant sur la mission de la direction de l’environnement pour une lutte implacable, avec rigueur et sans complaisance, pour protéger le patrimoine environnemental.En n’en déplaise aux mécontentes, la vérité a fini par l’emporter et le temps à fait son œuvre. En effet, la dernière catastrophe qui a causé la mort par asphyxie d’importances quantités de poissons, vers la fin de la semaine dernière, et qui n’a été signalé à qui de droit que par des bénévoles, est largement suffisante pour illustrer l’inertie de ceux qui incombe le bien-être des citoyens et la protection d’une ville dont le pic de pollution est inquiétant depuis des années déjà.L’opération de dragage, inappropriée en cette période de chaleur ou pas, ne dédouane pas de l’essentiel qui est la présence de facteurs polluants dans les fonds marins et notamment au port de Béjaïa où l’on spoupçonne, pur le moment, une forte présence d’hydrogène de sulfate. Le dragage, selon de diverses sources, “est une opération tout à fait normal qui se pratique partout sans pour autant déboucher sur ce genre de catastrophe à tel point que les poissons flottent à la surface de la mer, et elle ne peut-être responsable de ce qui arrive”.Les institutions qui se sont rendus compte de l’incident et de l’ampleur bien tardivement, puisque des quantités de poissons mort avaient déjà rejoint le stand des poissonniers, se renvoient la balle, s’accusent mutuellement, prétendent avoir été pris de court ou s’estiment exemptés d’une quelconque responsabilité, sont toutes autant responsables les unes que les autres. Certains par leur gestion, d’autres par leur laxisme et inertie. Mais dans tout cela et surtout par rapport à cette catastrophe, la direction de l’environnement qui dispose d’un laboratoire au sein même du port de Béjaïa, mis à sa disposition par l’entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), une autre institution désigné du doigt dans cette affaire, n’aurait-elle pas procédé à des prélèvements préalables au port alors que son laboratoire s’y trouve à proximité ? Et fallait-il attendre cette tragédie pour déclarer que le port de Béjaïa contient “des métaux lourds, hautement toxique” ? La prévention ne semble pas être la règle à l’inspection de l’environnement et ce même si moins d’une année auparavant, une catastrophe similaire eu lieu au lac Tamelahth où il n’y a eu aucun dragage. Quels enseignements devrait-on tirer de cette tragédie qui se propage et quelles sont les limites pour réagir avant qu’il ne soit trop tard ?

Yacine Boudraâ

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