Plus de 200 mineurs arrêtés durant le 1er trimestre 2005

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Après trois ans d’étude, de discussion et de contacts avec des spécialistes de la protection de l’enfant, une commission pluridisciplinaire composée d’experts des départements ministériels de la justice, de l’intérieur, du travail, de la solidarité, de la jeunesse et des sports, la santé, la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale, a remis ses conclusions au ministère de la Justice.Le plus grand acquis serait, si la proposition est retenue, l’instauration d’un système de médiation préconisant l’arrangement à l’amiable entre le mineur, auteur d’un fait répréhensible, et sa victime, et ce, pour lui éviter de connaître la prison. Le milieu carcéral est connu comme étant une école du crime. Faut-il aussi que cet arrangement soit accompagné d’une véritable prise en charge. Désormais, le délinquant mineur sera perçu comme étant un jeune en danger moral.En 2004, les services de la Gendarmerie nationale ont arrêté 3124 mineurs impliqués dans des affaires de crimes et délits. Tandis que durant le premier trimestre de l’année en cours les mêmes services ont arrêté 233 mineurs pour les mêmes raisons.Dans la perspective de relever des défis et de faire face à tous les enjeux, la Gendarmerie nationale a investi de nouveaux fronts. Il s’agit notamment de la mise en place de cellules des mineurs visant à protéger l’enfance en danger moral et physique. Travaillant en étroite collaboration avec les partenaires activant dans le domaine social, cette cellule dotée de tous les moyens est encadrée par des spécialistes en la matière, dont une psychologue qui a obtenu des résultats remarquables depuis son démarrage en mars dernier. Dans le cadre de la prévention, un responsable de la Gendarmerie nationale nous a déclaré que « la Gendarmerie nationale a mis en place des cellules de prévention contre la délinquance juvénile installées à Alger, à Annaba et à Oran. Leurs missions principales sont l’écoute et l’accompagnement des jeunes délinquants en vue de leur réinsertion dans la société ».Par ailleurs, la nouvelle loi sur la protection des enfants considère désormais certaines pratiques comme un délit passible de poursuites, et ce, quelle que soit la nature du forfait commis. Autre nouveauté, les enfants âgés de moins de 10 ans seront exemptés de poursuites.Enfin, les dernières statistiques de la police a recensé 3 000 enfants en danger moral et 1 1000 délinquants.Les membres de la commission ont préconisé la mise en place d’une délégation nationale de protection de l’enfance. Cette instance, qui aura à chapeauter les missions des différents services investis dans ce domaine, comme la direction de l’assistance sociale, aura des antennes dans les 48 wilayas du pays. Le mineur délinquant ne doit pas être vu comme un criminel, mais comme un jeune individu vulnérable et en danger moral. Actuellement, une série de lois intervient dans la prise en charge des besoins et des difficultés des adolescents ainsi que la défense de leurs droits.

B. Nawel

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