Abassi Madani annonce son ralliement

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L’ex-numéro 1 du FIS, Abassi Madani, nous revient comme désormais à chaque échéance électorale pour lancer son mot d’ordre de boycott des élections locales cette fois, mais aussi, et peut-être surtout, pour annoncer son ralliement à « l’initiative de sortie de crise », rendu publique début septembre par le trio, Aït Ahmed, Mehri et Hamrouche.

L’ex-chef intégriste, explicite s’il en est, l’appel des trois personnalités, en justifiant son soutien par « l’ouverture d’un dialogue sincère, constructif et transparent avec tous les Algériens sans exclusive dans le but de parvenir à une solution à la crise politique… ».

Et Abassi Madani y va de ses prémonitions catastrophistes dans le cas où son appel ne serait pas entendu : « Tous ceux au fait de la situation et de la nature du peuple sont persuadés de l’imminence d’une explosion s’il n’est pas mis un terme à l’injustice sociale et à l’impasse politique ».

Ainsi et jusqu’à preuve du contraire, l’appel des « trois », semble avec ce soutien de l’ex-patron du FIS, une version actualisée de la fameuse initiative de San’ Egidio, de la mi 90, qui avait pour objectif quasiment déclaré de réhabiliter l’ex-FIS, et partant, la subversion intégriste.

Bien des observateurs en ont proposé l’hypothèse, dans la mesure où d’une part, l’imprécision quant aux destinataires de « l’initiative », ( l’appel sollicitant l’opinion nationale et internationale ») donne à suspecter une tentative de récidiver l’expérience de 1994, le précédent de Sant Egidio, oblige.

D’autre part, la sollicitation de « la communauté internationale », exacerbe d’autant plus les doutes, que la mouvance à laquelle appartiennent ces trois ex-alliés de l’épisode italien, se sont déjà fait connaître pour leur promptitude à en appeler à l’immixtion de l’étranger dans les affaires internes de l’Algérie, au plus fort de la crise nationale.

L’essentiel de la teneur de la vision traditionnelle de ces représentants de la mouvance « san égidienne » demeure inchangé, du fait que le communiqué révèlerait son fondement manichéen, mettant face à face, « le pouvoir » et « les forces autonomes de la société ».

Du moins à en croire le premier secrétaire du FFS, qui a déclaré à la presse que le pouvoir étant « dans l’impasse » est « exclu » de l’appel.

Une perception, qui continue donc, de ce fait à faire la part belle à l’islamisme radical, dont beaucoup de ses chefs repentis, d’ailleurs n’ont eu de cesse de revendiquer le droit à la création de leur parti.

H.O

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