Menace sur la SNVI

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La Société nationale des véhicules industriels (SNVI) est menacée de disparition et ce, en raison des difficultés financières, tel est le message qui ressort de la déclaration, de Mokhtar Chahboub, président-directeur général de la SNVI, lors de son passage, hier sur les ondes de la Chaîne III.

Devant cette situation, le P-DG a tiré la sonnette d’alarme demandant aux pouvoirs publics une aide de trois milliards de dinars, qui permettrait la mise à niveau de l’entreprise et la réalisation de ses projets. Il a également estimé que le soutien de l’Etat pourrait même permettre à la SNVI de reconquérir les marchés internationaux.

« La SNVI assure aujourd’hui un chiffre d’affaires de 20 milliards de dinars, bien que ses capacités installées soient de l’ordre de 25 milliards de dinars. Nous n’arrivons pas à assurer notre capacité parce que nous sommes victimes de phénomènes externes notamment l’accompagnement pour assurer l’approvisionnement de nos inputs », fera savoir son P-DG. Pour faire face à cette crise et les difficultés à auxquelles est exposée la SNVI ses responsables ont été obligés de mettre en place « une politique de restructuration et de rationalisation des effectifs afin d’assurer sa survie ». Le nombre de travailleurs est passé de 15 000 à seulement 7 800 en l’espace de huit ans. En dépit des promesses des pouvoirs publics consistant en octroi d’aides à l’entreprise dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie industrielle, « aujourd’hui, a-t-il souligné, nous sommes sur le point de décomposer l’entreprise en centre d’affaires afin d’intéresser les entreprises étrangères au partenariat ». Dans ce sens, il a indiqué que la SNVI est en train de réaliser 300 autobus de grosse capacité pour le ministère de l’Enseignement supérieur.

S’agissant des obligations de mise à niveau de l’entreprise, l’invité de la Radio nationale a estimé qu’ils ne dépassent pas trois milliards de dinars. « La mise à niveau de notre entreprise et l’élargissement de son champ d’activité et de présence sur le marché ne coûte pas plus de trois milliards de dinars », a-t-il affirmé.

Plus explicite, le premier responsable de la SNVI, fera savoir que d’après les études réalisées par les experts de l’entreprise, le soutien financier de l’Etat pourrait même lui permettre de reconquérir les marchés internationaux. A cet effet, il dira qu’il n’y a pas si longtemps,  » nous étions présents dans certains pays africains et au Moyen-Orient. Aujourd’hui encore, on peut reconquérir le marché international, d’autant que la qualité de nos produits est mondialement reconnue ». Les difficultés financières qu’a vécues l’entreprise ces dernières années ont amené ses responsables à procéder à des plans de restructuration tout en procédant à la sous-traitance.  » Le plan de restructuration a délesté la SNVI d’une grande partie de ses activités vers un nombre de 400 sous-traitants qui emploient aujourd’hui près de 3 000 travailleurs indirectement « , a-t-il précisé, ajoutant qu’un emploi indirect chez un sous-traitant est, bien entendu, un emploi à contrat déterminé pour ne pas dire précaire. Il faut signaler que d’importants contrats de partenariat ont été conclus entre la SNVI et des constructeurs de renommée mondiale, ce qui pourrait donner un second souffle à l’entreprise, selon le P-DG. Concernant l’unité de Tiaret, celle-ci est reprise par le groupe français BTK « qui prend dès le départ 60% du capital de cette société commune que nous sommes en train de créer ». La mise en activité de l’usine est prévue pour le premier trimestre 2008. « Nous avons déjà une relation de partenariat avec un partenaire allemand en l’occurrence ZF, puisque nous nous sommes délestés de l’ensemble de nos activités de boîtes de vitesses et de direction au profit de ce constructeur qui est leader mondial dans ce domaine. Reste la partie engins motorisés « . Et de conclure  » Si des investissements ne sont pas consentis pour la remettre à niveau, nous serons arrimés à un grand constructeur de renommée internationale ».

Nabila B

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