52e vendredi de marches

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Hier vendredi, et pour la 52e semaine consécutive du soulèvement populaire, des dizaines de milliers de citoyens ont marché pour réclamer «la refonte du système politique national.» À Bouira, ils sont venus de plusieurs communes de la wilaya pour battre le pavé à travers les principales rues de la ville, réclamant une «réelle» transition vers un régime politique démocratique. C’est à partir de la mi-journée que les premiers marcheurs ont commencé à se regrouper au niveau de la place de l’ancienne ville de Bouira, où un meeting a été improvisé par le député démissionnaire Khaled Tazaghart.

À fin de la prière du vendredi, les marcheurs ont entamé leur 52e procession, en brandissant des banderoles portant des slogans hostiles au pouvoir politique en place et appelant à «la libération de l’ensemble des détenus politiques». Munis du drapeau national et de l’emblème amazigh, les marcheurs ont appelé à «la dissolution de l’ensemble des institutions élues sous le règne du Président déchu». Les

manifestants ont poursuivi leur action jusqu’à l’esplanade de la Maison de la culture. Tout le long du trajet, ils ont appelé à la mise en place de «véritables réformes politiques» et au lancement d’une transition démocratique, avec notamment le «départ de l’ensemble des figures de l’ancien système» et «l’élection d’une assemblée constituante qui sera chargée d’établir une nouvelle constitution pluraliste et démocratique». La marche s’est terminée dans le calme vers 16 heures et aucun incident n’a été signalé.

À Tizi Ouzou, la rue a également encore grondé avec pacifisme et dans le calme, pour réclamer une nouvelle fois la mise en place d’un nouveau système politique basé sur la démocratie et l’indépendance de la justice. Ils étaient cette fois encore plusieurs milliers de manifestants à honorer le rendez-vous hebdomadaire du vendredi. Tout le long du parcours, de l’université Mouloud Mammeri à la place de l’ancienne gare, la procession a réitéré les revendications habituelles, à savoir le départ des symboles du système et la libération des détenus politiques, entre autres. Un hommage a été également rendu à Nabila Djahnine, tuée par les hordes terroristes un certain 15 février 1995. À noter que la marche s’est déroulée comme d’habitude dans le calme.

À Béjaïa, les vendredis se suivent et se ressemblent aussi depuis bientôt une année. Un rendezvous des foules denses, d’une nuée de drapeaux algérien et amazigh et d’une foultitude de pancartes et de banderoles. Et l’acte 52, organisé hier, n’a pas enfreint cette règle ! Ainsi, des milliers de Béjaouis, massés dès le milieu de la matinée sur l’esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche, se sont mis en mouvement à 13h30. La foule dense, marchant lentement, a repris ses principaux slogans tout en demandant le départ du système. «Le peuple s’est libéré et c’est lui qui décidera», «souveraineté populaire, période de transition»… a, entre autres, scandé la foule pendant de longues minutes, réitérant sa détermination à maintenir le cap de la mobilisation jusqu’à la satisfaction des revendications de la rue. Nombreux, comme chaque vendredi, les manifestants ont sillonné les principales ruelles de la ville de Yemma Gouraya et exigé la libération de tous les détenus d’opinion.

D’ailleurs, les portraits de quelques figures du mouvement en détention, comme Karim Tabbou, Fodil Boumala, Brahim Lalami et d’autres, ont été brandis par les manifestants. De la maison de la culture jusqu’au Boulevard Amirouche, le pacifisme a accompagné les manifestants pour qui «l’Algérie voulue par Amirouche et tous les martyrs de la guerre de Libération triomphera sur 58 ans de gabegie d’un système moribond». En définitive, le 52e vendredi antisystème à Béjaïa s’est déroulé dans une ambiance bon enfant !

O. K, Amar A. et F. A. B.

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