»Il faut temporiser la création de fonds souverains en Algérie »

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Lors d’une table-ronde consacrée au dossier des fonds souverains, organisée hier par le centre de presse d’El Moudjahid, les experts et les spécialistes présents à cette rencontre étaient tous unanimes a déclarer qu’ » il faut temporiser la création de fonds souverains en Algérie « .

A ce sujet, M. Djamel Djerrar, expert comptable, a insisté sur le fait que pour créer un fonds souverains avec un fonds de régularisation des recettes estimé à 44 milliards de dollars, il faut d’abord créer la relance économique, développer nos infrastructures, réhabiliter l’outil industriel, développer le secteur privé et celui de l’agriculture et enfin réduire considérablement la facture des importations.  » La meilleure garantie pour les générations futures c’est de développer le secteur hors hydrocarbure et non pas de le déplacer de façon risquée dans des entreprises étrangères pour leur permettre justement de maintenir leur développement et leur emploi.. « , nous a-t-il fait comprendre. Il a par ailleurs signalé ceci: “Placé les 107 milliards de dollars de réserves de changes au niveau du Trésor américain est mieux que d’aller spéculer sur les Places boursières où nous risquons de perdre, car nous n’avons pas encore des gens formés en normes comptables internationale pour mieux étudier leur situation financière « .

En marge de cette rencontre, Mustapha Ferfara, DG de la Bourse d’Algérie, a tenu à expliquer que le fonds souverains représente un fonds financier international détenu par les états ou géré par les banques centrales de ces états pour investir les revenus provenant de l’excédent de leurs balances des paiements.

La vocation de fonds souverains d’après lui est la participation dans des entreprises étrangères.

Le fonds souverain détient 1,3% des actives financières, soit à plus de 15% en 2015. En outre, la Chine et les états du Golf ont mis sur pied ces fonds pour investir leurs recettes pétrolières à travers l’acquisition de plusieurs actifs d’investissements à travers le monde. Mme Inal Meriem, professeur à l’institut des sciences économiques a quant à elle signalé qu’ « une fois l’économie de notre pays est stable, nous pouvons prévoir un fonds de développement à l’intérieur de notre pays au lieu d’investir dans les pays “multinationales tout en suivant le modèle des banques latines-américaines, à l’initiative de Chavez « .

A titre de rappel, Karim Djoudi, ministre des Finances avait déclaré qu’  » il n’est pas encore temps pour créer un fonds souverains en Algérie « , et ce contrairement à ce qu’a déclaré Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des mines, qui avait annoncé que « d’ici quatre à cinq ans, on pourra songé à la création d’un fonds souverains. »

L. O.

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