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Le chômage, une maladie à l’algérienne

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Le taux de chômage présenté par les pouvoirs publics, pour cette année, est de l’ordre de 11, 8%. Selon les rapports officiels, l’évaluation du taux de chômage serait de 17,7%, puis de 16,2% et enfin de 13% en 2004. Un taux qui connaîtra une courbe descendante jusqu’à atteindre le taux de cette année. Ces chiffres présentés par le gouvernement ont suscité de nombreuses réactions. Au scepticisme des uns, probablement alimenté par la situation chaotique qu’a connu le pays durant plus d’une décennie, où le niveau de chômage flirtait avec 30%. répond l’optimisme des autres avec cette année un taux de 11, 8%, vu les efforts consentis afin de créer des emplois, notamment avec les différents programmes, tels l’emploi de jeunes et la promesse d’un million d’emplois faite par le président Bouteflika. L’Algérie ambitionne de réduire le taux de chômage à moins de 10% à fin 2009. Une déclaration faite par Tayeb Louh, ministre du Travail. En période de récession économique mondiale induite par la crise des subprimes, les promesses du gouvernement seront-elles tenue ? Tout porte à croire que les vœux peuvent être trahis, si la crise perdure.

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Les spécialistes ont aussi tiré la sonnette d’alarme quant aux procédés de classement des postes d’emplois créés. Ainsi, selon le Premier ministre, l’Algérie travaille selon les critères du Bureau international du travail (BIT). Ces critères classent comme fonctionnaire, un individu qui occupe un poste d’emploi, payé, pendant 3 mois par an. Ce qui fait que même les employés temporaires sont classés comme étant non-chômeurs.

Sur un autre volet, d’autres spécialistes évoquent la non-pertinence des chiffres donnés, vu le manque de mécanismes permettant à l’Algérie de produire des statistiques fiables. Les laboratoires de statistiques sont inexistants hormis l’Office national des statistiques, à qui, incombe, toutes les besognes liées aux calculs des chiffres et aussi les enquêtes y afférentes. Par ailleurs, les moins pessimistes arguent que la dynamique engagée avec le lancement de plusieurs projets d’envergure, comme l’autoroute est-ouest, les grands travaux hydrauliques, tels les barrages et les transferts, l’aide au PME-PMI, les privatisations…participent grandement à la création d’emploi. D’autre part, les assurances données récemment par Ouyahia, lequel prévoit le prochain plan quinquennal à 150 milliards de dollars, seront à mettre au registre des  » tentatives  » de la relance économique, mais il reste à savoir si l’Algérie sera capable de relever le défi de juguler le chômage en ces temps de vaches maigres, alors qu’elle n’a pas réalisé ce vœu en temps des caisses renflouées. Force est de remarquer que le marché du travail demeure saturé, vu les milliers de jeunes qui viennent grossir chaque année les rangs de la population active, d’autres répercussions du chômage restent visibles dans la société, tels la délinquance juvénile, la petite criminalité et enfin le suicide et la harga qui prennent des proportions inquiétantes. En Kabylie où le taux de chômage et de passivité de la classe juvénile dépasse tout entendement, le taux de suicide enregistré pour cette année est préoccupant à plus d’un titre. Ainsi, la situation économique que vit la région, notamment après les douloureux événements du Printemps noir, le désordre qui s’en est suivi et la démission des pouvoirs publics ont fait de la région le nid douillet de tous les fléaux. Criminalité, prolifération de lieux de débauche, insécurité et suicide sont le désolant décor du morne quotidien de toute la région. A cela s’ajoute le terrorisme islamiste qui a fait de la région sa base de repli et d’activité.

La relation entre le chômage et le suicide, notamment n’est pas à démontrer. Essayer d’établir la relation serait une manière de défoncer des portes ouvertes. Donc, la paresse qui frappe de plein fouet les jeunes de la région les conduit fatalement vers ces horizons ténébreux et d’aventures périlleuses. Le retard qu’enregistre la région sur tous les plans doit être rattrapé et ce d’une manière prompte et efficace.

Mohamed Mouloudj

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