Les entrepreneurs proposent et s’expliquent

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Ce sont là les explications avancées par le président de l’UGEA, lors de son passage, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.

Evoquant la flambée des prix du ciment qui est passé de 320 DA à 540 DA, voire 1 000 DA dans certaine régions du pays, M. Denouni a expliqué cette flambée par trois principales raisons. Il s’agit, en premier lieu, de l’arrêt de certaines cimenteries pour des travaux de maintenance. Ce qui fait que la distribution est perturbée.

La deuxième raison concerne les chantiers qui étaient presque à l’arrêt durant la période hivernale et ont repris en février et mars, à la feveu des bonnes conditions climatiques. « Pour rattraper le retard, les entreprises ont augmenté leur demande sur le ciment », enchaîne le président de l’UGEA.

La dernière raison, affirme-t-il, concerne le fait que les entreprises étrangères qui « soumissionnaient sur le marché international du ciment, s’approvisionnent maintenant auprès des cimenteries publiques qui pratiquent un prix relativement bas ». Tout en demandant une augmentation pour «pouvoir réguler le marché, et pour voir ce produit disponible», Abdelmadjid Denouni a déclaré : «ça paraît un peu bizarre qu’un opérateur économique demande l’augmentation des prix de ciment». Selon lui, «les maîtres d’ouvrages notamment, les pouvoirs publics, doivent prendre en considération cette augmentation.» M. Denouni est allé jusqu’à proposer un prix public de 500 DA pour le sac de 50 kilos. L’UGEA veut, à travers cette proposition, éviter les pertes aux entreprises qui ont des projets. En ce qui concerne les particuliers, l’invité de la Radio nationale n’a pas abordé la question de savoir si ces derniers doivent, outre l’indisponibilité de ce produit, le payer au même titre qu’une entreprise, voire plus. Selon lui, «il y a un équilibre entre l’offre et la demande”. « La demande du ciment est de 18 millions de tonnes par an et l’offre dépasse légèrement les 18 millions de tonnes. Sur le plan économique l’offre est égale à la demande », a-t-il affirmé, mais le problème se pose au niveau des prix. Ainsi, le secteur public de production de ciment qui assure 11,5 millions de tonnes, par an, pour la demande nationale, vend ce produit à 230 DA le sac de 50 kilos, mais le secteur privé (la cimenterie Orascom Lafarge) vend, le même sac, à 320 DA. Ce qui n’est pas normal aux yeux de cet opérateur qui déplore la spéculation qui se fait sur ces 40% de différence entre les prix pratiqués par les deux secteurs. « Les prix doivent être égaux. Il faut égaliser les prix entre les deux secteurs pour éviter la spéculation », a estimé le président de l’UGEA. « Les entreprises publiques de production de ciment ont l’obligation de livrer ce produit aux entreprises de réalisation en premier lieu, mais les entreprises privées n’ont pas cette obligation. Elles ont la liberté de prix et de vente comme elles l’entendent. Ça c’est le paradoxe ! », a révélé M. Denouni qui confirme que « la régulation doit se faire par le biais des prix ».

L. O.

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