Bagarre pour l’amnistie

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Eclats de voix, insultes et coups de poings ont transfiguré la conférence sur “la réconciliation et l’amnistie générale”, organisée par le nouveau bureau de l’UNJA, jeudi dernier à la salle Errich. A peine avait-il pris la parole pour expliquer l’objet de la rencontre, Zoubir B, secrétaire national de l’UNJA, sera interrompu par un élément de l’ancien bureau présent dans la salle. L’intervenant ne ménagera ni son gosier ni son “lexique” pour faire passer sa rage contre le nouveau bureau. S’ensuivra une kyrielle d’explosions de voix qui aboutira aux coups de poings et échange de projectiles.Une scène terrible : une jeune fille sera traînée par les cheveux, en voulant saisir le micro pour appeler les réconciliatrices de l’UNJA à… la réconciliation. Il ne sera mis fin à la confusion qu’après l’intervention des forces de l’ordre. La rencontre annulée et les esprits moins enfiévrés, nous comprendrons des deux UNJA que l’objet de la discorde n’est pas le projet “de la réconciliation et de l’amnistie générale”. D’ailleurs, dans un document adressé au président de la République, les mécontents de la salle Errich soulignent : “…nous, cadres, responsables et militants de l’UNJA à Bouira déclarons, sans conditions, notre soutien absolu à votre projet (réconciliation nationale et amnistie générale)”. En fait, les signataires du document accusent “la majorité des responsables actuels au niveau de l’ensemble des wilayas d’arrivistes désignés par le secrétariat national, alors que la réglementation de l’UNJA stipule le contraire”.Tout bien considéré, les deux revers de l’UNJA local se disputent la campagne pour le projet d’amnistie générale. Pour sa part, N. Mesbah, le représentant local des victimes du terrorisme, considère que le moment n’est pas opportun pour ébaucher le projet de réconciliation et d’amnistie. Il estime aussi que, pour avoir payé le lourd tribut, son association est une partie incontournable dans toute initiative. En demandant, “un dialogue direct et sans ambages” sur le sujet, le représentant des victimes du terrorisme laisse entendre qu’il sera mis fin à la fièvre réconcilaitrice qui s’est emparée de certaines associations et autres mouvements.

T. Ould Amar

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