Le mouton, un sacrifice et un fardeau

Partager

A peine une semaine nous sépare de la fête de l’Aid El Kbir qui intervient cette année dans un contexte particulier marqué par la qualification de l’équipe nationale au mondial sud africain. Un événement qui a, de l’avis de tous, presque fait oublier au commun des Algériens la fête du sacrifice. Tant mieux diront certains, car l’ambiance bon enfant et la joie qui ont accompagné la victoire des verts a diminué un tant soit peu le stress d’avant l’aid. Un stress généré à chaque fois par les multiples achats, mais aussi par la cherté de la vie. Cela dit, beaucoup pensent déjà à ce rendez-vous et s y préparent d’ores et déjà pour accueillir l’Aid El Kebir. Dans la wilaya de Bouira, le mouton du sacrifice a fait son apparition depuis quelques temps, notamment à la périphérie des grandes agglomérations où des espaces ont été transformés pour la circonstance en marché à bestiaux. Ce week-end, aussi bien à Bechloul, à Raffour ou au chef-lieu de wilaya, beaucoup de pères de famille, accompagnés de leurs progénitures, s’y sont rendus pour s’enquérir des prix des moutons proposés à la vente et aussi dans l’espoir de dénicher une bête à un prix accessible. Cela n’est pas évident d’autant plus que les prix affichés cette année sont excessivement trop élevés. Ceux-la varient en effet entre 25 000 et 40 000 da. Et dans certains cas, les prix des moutons frôlent les 45 000 da. Cependant, et malgré cette cherté des moutons, hors de portée des petites bourses, les chefs de famille, notamment ceux à moyens revenus repartent avec des bêtes. En fait, bon nombre de familles ne peuvent se passer du sacrifice de l’Aid. De ce fait, elles sont obligées de dernières économies en s’offrant souvent des moutons, mais pas les cornus comme les aiment trop souvent les gosses à qui beaucoup de papas font plaisir. Les dépenses liées à la fête de l’Aid ne s’arrêteront pas à l’achat du mouton qui a déjà mis à rude épreuve le porte-monnaie des familles, d’autres achats plus au moins coûteux tels que les habits, les légumes et les fruits restent à faire. Et si l’on voit les prix pratiqués par les marchands, particulièrement en cette période d’avant l’aid, cela donne le tournis à plus d’un titre. Toutes ces dépenses supplémentaires que génère la fête vont finir par venir à bout du budget familial. Parfois, les achats liés à l’aid dépassent largement le budget prévu et vont même au-delà. Du coup, le recours à l’endettement est inévitable. Si la fête de l’Aid s’apparente à une vraie saignée pour les familles ayant des rentes plus au moins importantes, que dire alors de celles ne disposant d’aucune rente ou d’un très faible revenu. En tout cas, et dans les deux cas de figure, la fête de l’Aid constitue un lourd fardeau pour beaucoup de franges de la société qui continuent comme même a perpétuer la tradition du sacrifice d’Abraham.

Djamel M.

Partager