A chacun son réveillon

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Comme tout ailleurs en Kabylie, à Draâ El Mizan-ville ou même dans les villages, le passage à la nouvelle année a été différemment fêté.

La tradition veut que durant la soirée du 31 décembre, la consommation de la bûche (genre de pâtisserie en forme de tronc d’arbre) est la plus attendue sans que beaucoup de personnes sachent sa signification exacte.

Jeudi à la veille du 1er janvier, les pâtisseries sont prises d’assaut.

Il nous a été même donné de voir de longues files se former devant ces commerces. Il y en avait pour toutes les bourses (entre 250 DA et 1200 DA). “Je ne sais pas pourquoi on doit acheter cette bûche. Mais je le fais parce que tous les voisins l’achètent. On doit quand même bien accueillir la nouvelle année que nous souhaitons pleine de chance, de santé et de bonheur”, nous a répondu un citoyen qui attendait d’être servi. Si durant la nuit, les familles sont chez elles et dégustent friandises et autres confiseries en attendant zéro heure pour s’échanger leurs vœux, les jeunes sortent en ville et veillent toute la nuit à leur manière.

Pour les mieux nantis, ils ont préféré passer cette dernière nuit de l’année dans les hôtels de la région tel Thinri à Boghni ou encore à Tala-Guilef.

Par contre, certains estiment que cette célébration ne les concerne pas du tout. “Pour moi, c’est un non-événement. Les années passent et se rassemblent. Je ne vois pas pourquoi manger et boire durant cette nuit va m’apporter du bonheur alors que je suis au chômage, depuis des années”, nous a déclaré ce jeune ingénieur en électronique.

Pour les plus conservateurs, se joindre à ce genre de fête est un reniement à sa religion et aux coutumes ancestrales. “Nous avons deux événements que le Prophète nous a recommandés en tant que musulman pratiquant. D’autres attendent le jour de l’an berbère”. “On ne fête pas un anniversaire qui n’est pas le nôtre. Notre Nouvel An amazigh commence le 12 janvier qui coïncide avec Yennayer. A ce moment-là, nous préparons des plats bien de chez nous”, nous a signifié un quinquagénaire.

En tout cas, depuis maintenant presqu’une dizaine de jours, chacun réveillonne à sa manière. Aoual Mouharem et achoura pour certains, Noël pour d’autres, 1er janvier pour beaucoup de gens et enfin Yennayer pour la majorité parce qu’il est le plus original de tous.

Bonne année quand même.

Amar Ouramdane

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