L’Aïd et la rentrée scolaire, deux autres occasions budgétivores

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Déjà que les bourses sont mises à dure épreuve pendant tout le mois de Ramadan avec la cherté de la viande, fruits et légumes, voici que l’Aïd approche et les dépenses supplémentaires qu’il faut encore faire pour procurer du plaisir aux enfants et respecter la tradition. Pour les commerçants, cette histoire de prix ne veut rien dire dans la mesure où la qualité est tout à fait différente. « Il y en a pour toutes les bourses et pour tous les goûts. Seulement, il faut mettre le prix pour avoir un produit de qualité au lieu de voir ses enfants s’habiller avec des vêtements venus d’Asie qui ne tiendront d’abord pas longtemps, et de plus constituent un risque pour leur santé ». En fait, la gamme des prix est tellement variable que l’on peut faire plaisir à son fils ou à sa fille avec moins de 3 000 DA. En réalité habiller un adulte revient moins cher qu’habiller un enfant. En plus, ajoutent les interlocuteurs que nous avons rencontrés au niveau des magasins, il faut habiller les enfants de la tête aux pieds. En outre, ce qui rend la facture plus salée est le fait que pour ce qui est des filles, par exemple, il faut acheter en plus de la robe et des chaussures, un sac à main et des bijoux de fantaisie. Tous ces gadgets font que le prix d’une tenue est revu à près de 20% à la hausse.

Quoiqu’il en soit, les parents vont toutefois faire des économies cette année puisque la célébration de la fête religieuse coïncide avec la rentrée des classes. Une occasion qui demande des dépenses spéciales, notamment pour acheter des vêtements neufs aux enfants. Or, cette année ils n’achèteront qu’une seule fois. « L’essentiel c’est que nous n’achèterons pas d’autres habits à l’occasion de la rentrée scolaire qui aura lieu trois jours seulement après la célébration de la fête de l’Aïd », s’est réjouie une autre maman qui semble avoir déboursé une belle somme vu les sacs qu’elle portait à la main. Ainsi, vivant au rythme des fêtes religieuses et de la rentrée sociale, le pouvoir d’achat des Algériens est de plus en plus mis à rude épreuve. Alors que les fêtes sont synonymes de joie et d’insouciance sous d’autres cieux, elles sont un véritable casse-tête pour les Algériens.

Ces derniers ont pris l’habitude de se préparer à l’avance grâce aux mauvaises expériences cumulées, liées à la folie des prix de la dernière semaine, affichée par les commerçants en quête de gain occasionnel.

La capitale reste la ville privilégiée des ménages pour ce genre d’achats, à cause du grand choix offert, particulièrement après l’installation de différentes marques étrangères dans le pays, à l’exemple de Fashion Planet, Adidas, Levis, K&M et plusieurs autres labels de renom. C’est ainsi qu’Alger devient, grâce au grand bazar de vêtements exposé un lieu de pèlerinage. Contrairement, en effet, aux années précédentes, où les grandes surfaces étaient limitées, actuellement plusieurs destinations sont accordées et la concurrence s’impose. Outre l’immense supermarché Printemps, lieu prisé par les Algérois à cause de ses prix relativement accessibles, l’ouverture du centre commercial de Bab Ezzouar peut offrir aux ménages des occasions avantageuses en matière d’habillement.

Quant aux autres villes de l’intérieur, les commerçants ont déjà prévu le nécessaire pour faire saigner le malheureux citoyen qui n’en finit pas de racler le fond de son porte- monnaie juste pour que les enfants n’aient pas à se sentir en marge de l’événement.

Ferhat Zafane

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